Je sors ma paire de ciseaux du coffret, c’est une douze-pouces, des doubles lames allemandes trempées avec un miniroulement à billes, affûtées avec précision. Je les huile afin de m’assurer qu’elles soient fonctionnelles. Elles m’ont coûté une fortune mais c’est du pur bonheur de couper avec. Je m’en suis peu servi au salon avant de comprendre à quoi elles allaient m’être utiles.
Les salons de coiffure font partie des coulisses du théâtre de nos vies, mais que savons-nous des coiffeurs, de « nos » coiffeurs ? Leurs motivations, leurs angoisses, leurs émotions, leurs fantasmes… Anthony Galifot, spécialiste de la coupe au rasoir et maître barbier, conjugue dans ces nouvelles deux passions : la coiffure et l’écriture. Et il érige le salon de coiffure au rang de scène où coiffeurs et clients tiennent les rôles principaux, tantôt flirtant avec le noir, tantôt avec le fantastique. Le lecteur y découvre l’autre côté d’un miroir entre rires et stupeur.

Anthony Galifot est coiffeur et formateur. Spécialiste de la coupe au rasoir, il est maître barbier aux nombreux diplômes de coiffure. Au fil du temps et avec le soutien d’Eve Laborderie, rédactrice en chef de L’Éclaireur hebdo, Anthony écrit des nouvelles sur le monde des salons de coiffure dont certaines ont été publiées dans le magazine.

Ce petit recueil de nouvelles autour du salon de coiffure est un petit régal, une gourmandise vite dévorée (hélas) qui détend, fait rire, glace le sang, engage la réflexion sur la profession de coiffeur. Entre les délires tout droit sortis du cerveau d’Anthony Galifot et les scènes on ne peut plus authentiques, tout un univers narratif gravite… Un livre rafraîchissant et sans prétention qui ne ressemble à nul autre.

L’Atalante, 128 pages, 10.50 € (recueil de nouvelles)


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