Une autre façon d’apprendre à se connaître est de se pencher sur ses rêves. Les rêves apparaissent pendant le sommeil paradoxal, phase de sommeil où le psychisme est en activité comme à l’état de veille. Tout le monde rêve, toutes les nuits. Mais, ce qui nous en reste au réveil, le souvenir de nos rêves, lui, est aléatoire. Quel type de rêveur êtes-vous ? Quels sont vos souvenirs de rêves ? de grands rêves qui déroulent toute une histoire avec plusieurs plans, ou seulement quelques bribes ou impressions, parfois, au réveil ? ou n’avez-vous aucun souvenir de rêves, jamais ?

 

© adimas – Fotolia.com

Un peu de théorie

Voici ce qu’en disait Freud :

« Les pensées du rêve et le contenu du rêve nous apparaissent comme deux exposés des mêmes faits en deux langues différentes ; ou mieux, le contenu du rêve nous apparaît comme une transcription des pensées du rêve. »

Texte issu de L’interprétation des rêves paru en 1900.

Un rêve, selon les psychanalystes, a une signification, un sens caché, que l’on peut découvrir. Il est une énigme à percer. Autrement dit, il existe deux niveaux de lecture : d’une part le contenu manifeste du rêve, sa description objective, et simple. D’autre part, les pensées latentes du rêve : qu’exprime le rêve, en termes de désirs et de peurs ? Que vous dit votre inconscient ?

Car en effet, « L’interprétation des rêves est la voie royale qui mène à la connaissance de l’inconscient dans la vie psychique » dit encore Freud dans L’interprétation des rêves.

Le rêve est lié au contexte de vie émotionnelle de la vie présente du rêveur. Il est lié à des personnages du passé ou du présent, et à des situations connues, ou totalement extravagantes. Le rêve, aussi proche des situations réelles soit-il, présente toujours une étrangeté, un détail loufoque, quelque chose d’insolite, une bizarrerie, qui nous le rend parfois émouvant, parfois effrayant! De plus, chaque personnage du rêve représente une part du rêveur.

Témoignage

« Je suis dans un paysage de pays pauvre d’Amérique du Sud chargé de poussière, où se côtoient sécheresse et pauvreté. J’attends un bus pour partir. Je vois plusieurs personnes, qui semblent attendre sur le bord de la route, mais en m’approchant, je vois qu’ils n’attendent probablement pas.J’ai plusieurs sacs, ils ne sont pas remplis, un petit sac pourrait aller dans un plus grand, pour regrouper tout dans un sac, et puis finalement, non, je garde les différents sacs. Je vois un bus passer, il ne s’arrête pas. C’est une camionnette. Un homme à qui je demande, m’explique que les bus ne s’arrêtent pas tous là, mais que ceux qui s’arrêtent, vont par là, sur la droite. Je suis soulagé car c’est bien là que je veux aller. Je montre sur une carte où je me rends : c’est une grande baie sur la mer, découpée elle-même en plusieurs petites baies. »

Contexte de la vie émotionnelle du rêveur :

Il a un fort désir de quitter les associés avec lesquels il travaille depuis très longtemps. Il ressent cette situation comme particulièrement sclérosante depuis qu’ un des associés cherche à prendre le pouvoir et a un comportement humiliant vis-à-vis de lui. Le rêveur a envie de voler de ses propres ailes, de ne pas rester dans cette situation effacée, il sent qu’il a les moyens en lui de s’émanciper.

Commentaires et associations du rêveur :

« Le bus est la vie sociale. J’attends effectivement le moment où je pourrai partir de ce lieu pauvre et sec qu’est devenue à mes yeux l’association dont je fais partie, où je me sens en terre étrangère.
Je suis le seul à vouloir partir, les autres ne sont pas en attente. Mes sacs contiennent mes moyens personnels pour quitter le lieu. Je préfère les garder tels quels, dans leur diversité, plutôt que les regrouper.

J’ai peur en voyant la camionnette continuer son chemin. Mais je suis rassuré par l’homme (mon guide intérieur semble-t-il) qui me donne des infos sur ce qui se passe et sur la direction que prennent les bus. Donc, je suis bien au bon endroit pour attendre. Cela me conforte dans mon désir de partir. D’ailleurs, je regarde le lieu où je vais sur la carte : une baie, la mer, donc une ouverture sur l’horizon, un endroit vaste et découpé : il représente mon désir de libération. »

C’est à vous maintenant

Commencez par noter votre prochain rêve, en faisant une description complète, exhaustive, avec les détails.

Puis notez le contexte émotionnel de la veille où vous avez fait le rêve : dans quel état d’esprit étiez-vous, à quoi avez-vous pensé, que s’est il passé ?

Et ensuite, notez les commentaires spontanés que vous faites à propos des images, personnages, situations du rêve, en vous posant la question : « A quoi cela me fait penser. ? Reliez si possible cela au contexte que vous avez décrit.

C’est un exercice difficile, car parfois le rêve ne se laisse pas bien approcher : son sens vous apparaît comme trop hermétique. Dans ce cas, notez le bien, puis laissez aller votre pensée à propos du rêve, et notez ce qui vous vient ainsi.

Ceci constitue une première approche de la signification de vos rêves. Pour aller plus loin, et étudier vos rêves de façon plus approfondie, aidez vous avec un ouvrage spécialisé.