Etes-vous restée connectée pendant vos vacances ? Ou en avez-vous au contraire profité pour vous mettre à distance de vos outils habituels de connexion ? Le temps des vacances est l’occasion de changer de rythme de vie. C’est donc l’occasion aussi de se poser les questions concernant notre rapport à la cyber-connexion.

 
Comment êtes-vous connectée.
 
Pendant les vacances, le rythme s’allège, les temps disponibles sont plus nombreux (en principe !). Est-ce que nous sommes dans ce cas encore plus accros à notre portable et ses applications si séduisantes ? Ou au contraire en profitons-nous pour faire vraiment une pause dans notre cyber-consommation ?

Peut-être en tout cas est-ce le moment de réfléchir à notre rapport aux outils de connexion ? Dans cette réflexion, une nouvelle façon de penser ce rapport sera peut-être suivie de résolutions à mettre en œuvre dès la rentrée.

Je vous propose tout d’abord un test…

TEST : Etes-vous dépendante aux outils de connexion Internet ?

Voici 10 questions pour vous aider à vous repérer dans votre dépendance aux outils de connexion. Cochez chaque fois la réponse A ou B ou C… Puis à la fin comptabilisez votre nombre de réponses A, B et C et reportez-vous au résultat.

1. Combien de fois par jour vous connectez vous à vos réseaux sociaux ?
A. De 0 à 5 fois.
B. De 5 à 10 fois.
C. Plus de 10 fois.

2. Utilisez vous les outils de connexion pour votre travail, vos relations personnelles, vos loisirs ?
A. Pour 1 seul des 3.
B. Pour 2 sur les 3.
C. Pour les 3.

3. Quels éléments de votre vie privée mettez vous sur la toile ?
A. Aucune info.
B. Quelques éléments.
C. Toute ma vie privée est sur les réseaux sociaux.

4. Quand regardez vous votre portable ?
A. De temps en temps.
B. Dès que j’ai une pause.
C. En marchant, en conduisant, en mangeant.

5. Vous sentez-vous capable de vivre une journée sans connexion ?
A. Oui.
B. Une seule journée alors !
C. Pas du tout.

6. Vous arrive-t-il de rester accroché pendant des heures à vos connexions sans pouvoir vous arrêter ?
A. Jamais.
B. Quelque fois.
C. Souvent.

7. Combien de temps passez vous sur les réseaux sociaux au quotidien ?
A. Moins de 1 h par jour.
B. De 1 à 3  h par jour.
C. + de 3 h par jour.

8. Avez-vous tendance à regarder votre portable même quand vous êtes avec des amis, votre conjoint, vos enfants ?
A. Jamais.
B. Quelquefois.
C. Oui, très souvent.

9. Avez-vous l’impression d’être moins intéressé par vos autres activités en raison du temps passé sur vos connexions ?
A. Non pas du tout.
B. Oui un peu.
C. Oui beaucoup.

10. Est-ce que vous dites des choses importantes à vos relations par le biais des réseaux sociaux, textos, mails (par exemple annonce d’une rupture par sms) ?
A. Jamais, je gère les relations en direct.
B. Parfois, quand je manque de courage pour affronter.
C. Souvent, c’est plus facile ainsi.

Résultats du test

+ de 5 réponses A. Vous gérez vos outils de connexion avec mesure, vous maîtrisez et n’êtes pas dépendant.

+ de 5 réponses B. Vous êtes assez tempéré dans l’utilisation de vos connections, mais restez vigilants. Soyez attentifs à ne pas empiéter davantage sur vos autres sphères de vie.

+ de 5 réponses C. Vous êtes dépendant de  vos connexions. Il est temps de réfléchir, de faire une pause. Ne laissez pas ainsi votre vie submergée car cela risque de vous amener à des difficultés. Que fuyez vous ?

Une définition de la véritable addiction à internet

● Une envie impérative de se connecter très souvent, un réflexe presque.
● Une impossibilité d’en être privé. Plus rien d’autre n’intéresse l’addict. Toutes les sphères de la vie lui paraissent être des obligations insupportables, car elles le privent de son accès immédiat à son seul plaisir.
● Tout le reste est délaissé, y compris ses proches, sa famille. L’addict préfère les relations virtuelles du réseau plutôt que les relations réelles. Il s’incarne complètement dans ses avatars, ses pages, ses blogs.
● Un temps de connexion de plus en plus long sans aucune lassitude ni « satiété ».
● Une vie parallèle ainsi se crée et une vie réelle en diminution.

Si vous n’en êtes pas à cet excès pathologique (qui se soigne comme toute addiction) mais que, comme chacun, vous vous interrogez sur votre consommation d’Internet, (comme n’importe quelle autre consommation), voici quelques point importants sur lesquels réfléchir. Agrémenté de quelques conseils de vigilance, pour bien mener votre vie avec les outils sans être dépossédé de celle-ci !

Comme tout outil, la connexion à Internet doit être gérée par un bon usage, afin que l’utilisateur en soit le maître et non l’esclave. Pour profiter des avantages de la cyber-connexion sans avoir les inconvénients d’une trop grande activité sur Internet, il est nécessaire de faire le tour des effets et implications qui ont un impact sur votre vie. Pour chaque thème : le risque, la mesure, et les conseils pour mieux appréhender sa connexion.

Le temps de connexion

Le risque : passer plus de 3 heures par jour, en dehors des heures de travail bien sûr, peut vous conduire à l’addiction. Selon une étude récente réalisée en France sur l’addiction à Internet, l’addict aux réseaux sociaux passe plus de 3 heures, et se connecte 11 fois par jour en moyenne.

Le bon usage : la visite des vos réseaux sociaux ne nécessite peut-être pas une permanence. Cette gestion peut se faire 2 fois par jour. Apprenez à y passer un temps plus court, à ne pas vous disperser : c’est un plaisir bien sûr, mais on peut apprendre aussi à gérer et diversifier ses plaisirs. Selon la même étude, l’usage dit « normal » consiste à se connecter 5 fois par jour, pendant une heure par jour au total.

Conseils : comptez le temps de vos différentes connexions dans une journée. Si cela dépasse un seuil que vous vous fixez, diminuez progressivement ce temps. Rendez le plus efficace aussi : triez, sélectionnez, essayez de moins vous perdre dans toutes les infos. Remplacez un peu de temps de connexion par une autre activité : méditation, réflexion, lecture, marche… tout ce qui peut permettre de prendre du recul et de s’observer vivre.

Le respect de la vie privée et de celle d’autrui

Le risque : l’exposition de la vie privée. Blogs sur lesquels vous racontez votre vie,  photos de vacances, de fêtes avec des amis : le danger est de voir diffusés votre image et vos secrets en dehors de tout contrôle. Tout ce qui est diffusé volontairement (photos, écrits, vidéos) sur Internet peut être vu par des milliers de personnes, qui risquent de porter un jugement, ou de détourner complètement vos contenus.

Le bon usage : sans faire monter la paranoïa, il est bon d’être vigilant et raisonnable, si l’on veut rester aux commandes. La profusion de contenus n’est peut-être pas la meilleure chose à faire…

Conseils : évitez les photos trop personnelles, les confidences intimes (!), les repères trop explicites concernant votre vie privée. Veillez à préserver votre image en général. Avant de poster un message ou une photo, posez-vous la question de sa publication, de son caractère privé ou non… Le respect de la vie privée et de l’image est un droit fondamental, dont l’infraction figure au Code civil. Ne mettez pas non plus sur Internet les photos de vos enfants. Leur image leur appartient, et vous devez les protéger avant tout, en tant que parent, tant qu’ils ne sont pas en âge de le faire eux-mêmes.

La dépendance

Le risque : ne plus pouvoir se passer des connexions. Y attacher une très grande importance, vivre une seconde vie sur Internet, dans laquelle on met beaucoup d’attention et d’attente. Cette dépendance est une maladie qui commence à être repérée par des professionnels. Si vous ressentez un besoin irrépressible de vous connecter et un état de manque très désagréable en cas de privation. Si toute activité sociale devient une obligation pénible à vivre. Si vous commencez à délaisser vos proches, vos autres loisirs et plaisirs, vous risquez la perte de votre autonomie, l’isolement, et l’addiction : « Je ne peux pas m’en passer, je me coupe de ma vraie vie, je suis détaché de moi, de mes sentiments, de mon corps. »

Le bon usage : réfléchir au temps passé à se connecter, à l’utilité de ce temps. Trier, prioriser ; ne pas se laisser envahir par ce besoin impérieux, observer et prendre conscience de ce qui se passe en soi, de ce qui pousse à se connecter… pour prendre un peu de recul.

Conseils : si on se sent dériver vers une dépendance aux outils de connexion, se montrer vigilant ; reprendre pied dans la réalité, passer à nouveau du temps avec les relations réelles, regarder autour de soi, revenir à la vie, au corps, à la lecture, aux amis… Reprendre possession de sa vie. Et si on n’y parvient pas : avoir recours à une aide thérapeutique. Ce serait dommage de passer à côté de sa vie trop longtemps, les conséquences peuvent être fâcheuses.

La liberté d’être

Le risque : la perte de liberté. Sommes-nous surveillés ? Localisés ? Toutes nos infos exploitées à des fins commerciales ou autres ? Cette idée peut donner le vertige. Tout est mémorisé quelque part et nos moindres clics sont enregistrés. Le risque est de ne plus se sentir libre, de se laisser absorber physiquement et psychiquement par les outils de connexion. De ne plus avoir conscience de sa part intime.

Le bon usage : la liberté d’être se situe bien au-delà du simple consumérisme. Nous sommes des êtres fondamentalement libres et dont l’intimité ne se dévoile pas. Respecter ses jardins secrets, cultiver des espaces de liberté, de créativité, de rêverie. Augmenter sa sphère privée, la nourrir, la respecter, l’enrichir…

Conseils : faire des activités créatives, écrire, lire, fabriquer du rêve, peupler son imaginaire. Travailler sur soi, être à l’écoute de ses mouvements intérieurs, de ses émotions, cultiver l’introspection. Etre à l’écoute du monde, des autres, s’occuper des liens, de la sensation d’être relié à l’extérieur. Ainsi pourra se développer le sentiment d’être soi parmi les autres, dans une dimension créatrice de sa propre vie, source de liberté intérieure.

Le stress

Le risque : l’utilisation excessive des écrans, du mobile, et des connexions augmente le stress. En effet, la rapidité, l’instantanéité, les alertes et notifications intempestives et la pression des mails à tout moment, le lien permanent avec les événements du monde, élèvent le  stress à un niveau parfois très élevé, voire insupportable. Le rapport au temps en est bouleversé : le sentiment d’urgence, l’impression du temps qui file à toute allure, de n’avoir jamais le temps suffisant, sont des sources de stress importantes, alimentées par les connexions.

Le bon usage : avoir des activités anti-stress, qui vous font revenir à votre corps, à vos sensations. Laisser de la distance, prendre le temps. Lever la tête de l’ordinateur, ne pas ouvrir les mails toutes les heures, éteindre le smartphone pour ne pas être tenté, ne pas habituer l’entourage à des réponses ultra-rapides si ce n’est pas nécessaire…

Conseils : bien prendre conscience de son niveau de stress. Il peut être présent de façon souterraine. Faire des pauses, avoir des activités calmes, déstressantes, prendre soin de son sommeil, se délasser, ne rien faire de temps à autre, lire, ouvrir les yeux sur ce qui vous entoure…

Le rapport aux autres sphères de sa vie

Le risque : l’appauvrissement des échanges, la diminution et le désintérêt progressif  pour les relations à autrui. Selon cette étude déjà citée, 70% des accros à Facebook souffriraient de phobie sociale. Une mise à distance vis-à-vis du monde réel peut créer une déréliction, qui entraîne une solitude intérieure. Celle-ci peut être masquée par le grand nombre d’interactions et d’amis virtuels. Cette virtualité ne peut remplacer la réalité des échanges humains, qui sont une « nourriture » indispensable à la vie psychique.

Le bon usage : prendre soin des vraies relations, enrichir le réel, partager, échanger. Si on commence à perdre l’intérêt et les repères du réel, s’inquiéter et se remettre dans les rails de ce réel. En effet, il y a danger à perdre contact avec les réalités. Le psychisme se nourrit des relations, des vibrations émotionnelles. S’autoalimenter en circuit fermé avec les relations virtuelles, donc fantasmées, dans lesquelles il y a une énorme part de projections de soi-même, engendre un isolement psychique, et augmente la peur de l’extérieur.

Conseils : ne pas négliger les autres sources d’informations ou de connaissance, les échanges. Ne pas se couper des réalités concrètes. Se limiter en temps de connexion. Ne jamais se connecter, si on est dans un échange avec quelqu’un… Quoi de plus triste, que deux amis ensemble, chacun plongé dans son portable ? Ou ces mères, en pleine discussion véhémente, écouteurs aux oreilles, tenant par la main un enfant aux yeux hagards et perdus dans le vide ?

L’éducation des enfants 

Le risque : ne pas voir les dangers, réels, auxquels sont confrontés tous les enfants sur Internet. La facilité des contacts et la virtualité engendrent des comportements douteux (de ceux que l’on appelle les prédateurs) et des risques importants pour les enfants qui sont des proies faciles. Ne pas suffisamment éduquer et informer les enfants les rend vulnérables à toutes sortes de sollicitations potentiellement abusives. D’autre part, à l’âge délicat de l’adolescence, le risque est grand pour certains, inhibés et en repli, de voir amplifiés leurs peurs et leur isolement. Cantonnés devant leur écran, les ados gèrent leur anxiété dans l’évitement du relationnel. C’est potentiellement dangereux car plus l’évitement est grand, plus l’anxiété augmente.

Le bon usage : limiter l’accès est bien sûr indispensable au début. Informer l’enfant sur les risques, et lui montrer ce dont il lui faut se méfier. Et, de façon plus positive, montrer à l’enfant comment on peut se servir de l’accès à Internet et aux outils de façon intelligente, pour le jeu, l’apprentissage, ou pour s’informer, se cultiver.

Conseils : à vous d’informer, d’éduquer, de ne pas laisser les enfants seuls à gérer leur accès à Internet. Les écrans ne sont pas des parents. Ils sont juste des outils. Ne jamais vous décharger de votre mission de parents ! Éduquer les enfants à l’utilisation, être présent quand ils se connectent, voir ce qu’il y font, sans intrusion, mais en étant conscient. Et leur donner l’exemple en gérant bien votre propre relation aux outils. Veiller à les informer des risques, et du respect de leur image et ne jamais vous-même utiliser les photos de vos enfants sur vos pages !

Pour une cyber activité responsable

Et puis plus globalement : à quoi vous servent, à vous, les réseaux sociaux ? Surtout, réfléchissez à la motivation de vos connexions : dans quel but ? Et pour quel intérêt ? Il y en a de multiples. Une bonne gestion serait de cibler les usages, en fonction de ce que l’on souhaite : s’instruire, chercher des informations sur des sujets. Se divertir, jouer. Connaître de nouvelles personnes, augmenter son cercle de connaissances, rencontrer l’amour… Selon le but, restez concentré sur votre recherche et ne vous y complaisez pas trop non plus. Les infos sur Internet peuvent être passionnantes, mais nécessitent un temps de digestion personnelle pour être assimilées correctement et sans libérer trop de toxines. Tout ne se gobe pas à la lettre… Ne vous précipitez pas sur vos réseaux sociaux dès que vous avez une pause. Éteignez votre portable régulièrement, ne laissez pas le portable ouvert en toutes circonstances, essayez de l’éteindre, de le laisser de côté, d’apprécier la vie sans ! Internet est aussi une source importante de stress, d’agitation mentale. Il faut savoir en user avec modération.