Inutile de mentir. Je le sais bien que vous commencez à vous poser la question. Les jours filent, l’été a été annoncé (bien que visiblement quelqu’un ait oublié de prévenir le soleil), les vacances approchent à grands pas et avec elles, l’angoisse. Qu’allez-vous bien pouvoir faire de vos enfants si la pluie persiste ? Comme les abandonner sur le bord de la route est plutôt mal vu, il va bien falloir trouver autre chose.

Heureusement pour vous, j’ai réfléchi à la question et je vous ai concocté une petite sélection littéraire pour tous les goûts : les grands et petits lecteurs, les passionnés, les curieux, les moqueurs, les sensibles… Et même les adultes devraient pouvoir y trouver leur compte (c’est un point de vue, mais la littérature jeunesse est bien plus addictive qu’on pourrait l’imaginer)

(Il est à noter que ça marche aussi en cas de rebondissement inattendu et d’apparition subite de canicule où il est impossible de mettre un pied dehors sans fondre immédiatement.) (Evidemment, que j’ai pensé à tout.)

Pour ce premier article de l’été, levons le voile sur John Green. Auteur américain de 35 ans largement plébiscité, John Green sait trouver le ton juste pour parler aux ados. Dans ses romans, inutile de chercher l’auteur. La seule voix qu’on entend est celle de l’adolescent qu’il fait s’exprimer.

On aime parce que :

On a bon goût, déjà. (Et qu’on est modeste, en plus.) Plus sérieusement, John Green aborde des thèmes graves (la recherche d’identité, l’homosexualité, le deuil, l’amitié…) avec finesse et pertinence, le tout sans prendre les ados pour des idiots. Le plus souvent écrits à la première personne, ses romans sont  plein de sensibilité (mais point de sensiblerie), drôles, émouvants et parfois très tristes. On sort de ces livres bouleversé, et profondément touché. A vous de voir si c’est exactement ce dont ont besoin vos enfants…

Les titres :

Qui es-tu Alaska ?
Miles Halter a seize ans et l’impression que jamais rien ne lui arrivera. Il décide de quitter le domicile familial pour le pensionnat, en quête d’un Grand Peut-Être. Il y vivra de nombreuses premières fois et y fera d’étonnantes rencontres, notamment celle de la troublante et insaisissable Alaska Young.
A partir de 15 ans, Gallimard Jeunesse, 7,75 euros

Le théorème des Katherine
Surdoué, Colin est persuadé que la femme idéale s’appelle Katherine. Pas Kat, ou Kate, ni même Catherine, mais juste Katherine. Malheureusement, chaque relation avec une Katherine se termine de la même façon : il se fait larguer. C’est alors qu’une rencontre lui fait remettre ses théories en question.
Dès 12 ans, Editions Nathan, 14,50 euros

La face cachée de Margo
Margo Roth Spiegelman, le nom aux six syllabes qui fait fantasmer Quentin depuis toujours. Et voilà qu’une nuit elle s’introduit dans sa chambre pour l’entrainer à sa suite dans une expédition vengeresse. Le lendemain, Margo est introuvable. Alors que la police suspecte une fugue, Quentin trouve de mystérieux indices et décide de partir à la recherche de la jeune fille.
A partir de 14 ans, Gallimard Jeunesse, 14,20 euros

Will & Will (écrit avec David Levithan)
Will Grayson se méfie des sentiments. Aussi quand l’exubérant et très homo Tiny Cooper essaie de le caser avec Jane, il n’arrive pas à savoir vraiment ce qu’il veut.
A l’autre bout de la ville, un second Will Grayson ne croit plus en grand chose. Celui avec qui il entretient une relation virtuelle depuis de longs mois n’aurait apparemment jamais existé…
A partir de 14 ans, Gallimard Jeunesse, 13,20 euros

Notre coup de coeur :

Will & Will a déclenché un tourbillon d’émotions chez votre humble servante (moi, donc). Je reconnais à ce livre quelques défauts, notamment une fin un peu décevante. Mais je pardonnerai aisément John Green pour cette fois. Car ce livre parle d’amour. Le vrai, celui qu’on ressent pour ses amis, sa famille, n’importe qui, n’importe où. Cette amitié qu’on ne choisit pas et qui s’impose à nous, avec laquelle on se construit, et sans laquelle on finit par ne plus rien signifier. Ce livre, c’est tout ça.
Il m’aura fait rire et pleurer, mais s’il garde une petite place toute particulière dans mon cœur, c’est pour la justesse du ton et ce fantastique sentiment de bonheur et de légèreté qu’il m’a laissé lorsque je l’ai refermé.

A bientôt pour de nouveaux titres !

Philomène Jonville