Le titre de ce petit ouvrage interpelle immédiatement : qui peut se targuer de connaître parfaitement Paris ? Patrick Modiano lui-même, grand connaisseur de sa ville s’il en est, expliqua qu’il n’aurait jamais fini d’en découvrir les multiples coins et recoins.

Mais c’est Raymond Queneau qui est à l’origine du livre qui nous occupe ici.

Entre le 23 novembre 1936 et le 26 octobre 1938, celui-ci est responsable de la rubrique du quotidien L’Intransigeant, « Connaissez-vous Paris ? ». Tous les jours, il propose trois questions portant sur Paris et son histoire, « ni banales, ni trop extravagantes »*, comme il l’écrit lui-même. Les réponses paraissent dans l’édition du lendemain. La rubrique rencontre rapidement un vif succès, et un véritable dialogue s’instaure entre Queneau et ses lecteurs. Ceux-ci lui envoient des questions dont une sélection est publiée sur le journal. Queneau expliquera plus tard combien il avait aimé cette période de sa vie, ponctuée par de longues déambulations dans Paris.

Sur une idée d’Emmanuël Souchier, ce petit livre paru aux Éditons Gallimard propose une sélection de 456 questions/réponses. C’est peu au regard des 2102 questions/réponses publiées par Queneau, mais nombre d’informations fournies à l’époque sont devenues obsolètes : des monuments ont été détruits, des hôtels particuliers abattus, etc. Ainsi, on apprend par exemple quel grand magasin fut construit par Eiffel, où se trouvait l’auberge où logea d’Artagnan, ou encore quel fut le premier café de Paris. Beaucoup de questions portent également sur l’étymologie de certains noms de rues, ou sont liées à des personnages célèbres, ayant vécu ou séjourné à Paris.

Voilà un petit ouvrage amusant et instructif à glisser dans une poche : un plan de la ville dans l’autre, à vous les longues marches et les belles découvertes !

À signaler la parution, le 15 février, d’un hors-série du journal Le Monde, dans la collection « Connaissez-vous », réalisé à partir du texte de Queneau.

*Citation tirée d’un texte paru dans la revue Services en juillet 1955

Éditions Gallimard (Collection folio), 2011 – 175 pages (4,60 €)

 

Marie Giudicelli