Trop de femmes trop jeunes !
Vivre une vie de femme alors que l’on est une petite fille est une situation inacceptable : des millions de jeunes filles dans le monde se voient privées de leur enfance, victimes de discriminations et contraintes de vivre des vies de femmes prématurément.

Chaque année 10 millions de filles de moins de 18 ans sont forcées de se marier. 1 fille sur 7 est mariée avant l’âge de 15 ans (1) et elles sont 14 millions à donner naissance entre 15 et 19 ans chaque année (2) Mariées très tôt et mères très jeunes, elles n’ont pas accès à l’école et sont réduites à mener ainsi que leurs enfants une vie de pauvreté, de maladies, sans instruction ni opportunités d’emploi. L’espoir de construire une vie de femme adulte et indépendante devient alors difficilement réalisable….

Des filles « adultes » dès 10 ans.
Lorsque les parents de Lalmuni, 14 ans, originaires du Népal ont décidé qu’elle devait être mariée, elle a su que cela signait la fin de sa scolarité. Elle s’inquiétait aussi de tomber enceinte et d’accoucher si jeune. Mais ses parents étaient intraitables : le mariage devait se faire. En désespoir de cause, Lalmuni a exposé son problème à son « club d’enfants » encouragée par PLAN. Ce club constitué principalement de filles s’est mobilisé et a rencontré les parents de Lalmuni pour leur expliquer notamment les risques auxquels un mariage précoce exposerait leur fille. Ses parents ont changé d’avis et ont laissé Lalmuni suivre une scolarité normale.
Au Népal, lorsque Geeta avait 10 ans, son père l’a envoyée travailler comme domestique dans une famille aisée. Elle a vécu 10 ans enfermée dans ce système « Je n’avais aucun moyen de fuir. J’étais impuissante face à toutes les insultes et les menaces. Mon maître était très estimé dans sa communauté. » Après avoir réussi à s’échapper elle a bénéficié grâce à PLAN d’une formation et d’un microcrédit pour ouvrir son propre petit commerce. Aujourd’hui, elle gagne en un an 40 fois plus que lorsqu’elle était « esclave domestique » et emploie plusieurs membres de sa famille.

L’importance de l’éducation pour ces jeunes mères.
Si ces jeunes filles se heurtent à de nombreux obstacles dont celui d’être souvent mariées très jeunes, elles détiennent également le potentiel de briser l’engrenage de la pauvreté intergénérationnelle et de faire progresser les économies de leur pays. Pour peu qu’on leur en donne réellement les moyens et notamment celui d’accéder à l’éducation « Les mariages précoces constituent l’un des principaux freins à la scolarisation des filles mais plus largement cette pratique viole le droit des filles à la santé et à la protection, avec notamment des grossesses à haut risque » souligne Michelle PERROT, Directrice des Programmes de Plan France.
« Pour faire changer ces pratiques, PLAN agit à plusieurs niveaux : campagnes de sensibilisation de parents et des autorités sur les dangers des mariages précoces et l’importance de l’éducation des filles, mise en place de systèmes de revenus pour la famille afin qu’elles laissent leurs filles aller à l’école, renforcement de la participation des filles à la vie civique et économique. »
En Egypte, de très nombreuses adolescentes abandonnent l’école pour des raisons économiques mais aussi parce qu’elles sont victimes de violences et d’exclusion. Plan Egypte a crée depuis 2009 une trentaine d’écoles communautaires dans la région du Caire pour permettre à 1 500 jeunes filles vivant dans des bidonvilles et zones rurales de reprendre une scolarité. Ces filles qui ont été souvent mariées très jeunes et mères trop tôt bénéficient au sein de leurs communautés d’un enseignement de base et de programmes souples. Grâce à ce modèle d’apprentissage, elles prennent conscience de l’importance d’apprendre et de la nécessité « en tant que mère » de donner à leurs enfants accès à l’éducation.

Une journée internationale dédiée aux filles.
Pour espérer résoudre définitivement les inégalités auxquelles les femmes sont confrontées, il faut commencer à donner aux filles dès leur naissance et tout au long de leur vie la possibilité de grandir dans le respect de leurs droits.
C’est ce que PLAN s’efforce de faire dans ses programmes de terrain en intégrant une dimension de genre qui vise à promouvoir l’égalité filles-garçons. PLAN agit aussi bien sur le soutien direct aux jeunes filles victimes de discriminations que sur les causes de ces discriminations et les moyens de les prévenir.
Depuis 2007, PLAN a lancé une campagne internationale Because I am a Girl dont l’objectif est d’interpeller la société civile et les décideurs politiques sur les inégalités faites aux filles dans le monde.
Le 11 octobre prochain, PLAN célébrera dans 70 pays la première journée internationale des filles reconnue par l’ONU. Ce sera à travers une mobilisation internationale l’occasion de donner la parole aux filles et de plaider pour leurs droits, notamment celui à l’éducation.

Plan France vous donne rendez-vous le 11 octobre 2012 pour célébrer avec nous la première journée internationale des filles
Sources
(1)Population Council, “Transitions to Adulthood: Child Marriage/Married Adolescents » (2008)
(2) UNFPA, State of World Population, 2005
(3) A 15 ans une fille enceinte court 5 fois plus de risques de mourir qu’une femme de 20 à 30 ans (World populationfund)

(Source: http://www.planfrance.org.)