Le déterrage des blaireaux consiste à lâcher des chiens pour acculer les blaireaux dans leur terrier afin de les en extirper et de les abattre. Les chasseurs ont, chaque année, l’autorisation de déterrer les blaireaux pendant une durée de plusieurs mois. L’ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages) alerte sur cette pratique barbare et qui ne répond à aucune logique écologique.

 

 
Le 15 mai 2018 a été ouverte la chasse aux blaireaux. Le blaireau européen est un mammifère que l’on reconnaît facilement grâce à ses bandes longitudinales noires sur son museau blanc. On le rencontre principalement en forêt et en bordure de prairies dans les haies. C’est un animal fouisseur (qui creuse des galeries pour y installer son habitat) qui a une espérance de vie d’une quinzaine d’années et est essentiellement nocturne. Le blaireau est carnivore mais s’adapte à son milieu et mange des mollusques, insectes, grenouilles, petits rongeurs, vers, champignons, fruits…

Le blaireau joue un rôle important dans l’écosystème. Il aère et mélange le sol en creusant ses galeries. Il permet de conserver les graines qu’il enfouit dans le sol ou de faire germer celles qu’il met à jour en creusant. Ses excréments permettent à des graines de se disséminer, germer et ainsi participent de la diversité génétique des végétaux de son milieu. Les urines du blaireau enrichissent le sol en azote dont plusieurs végétaux ont besoin pour se développer. Les terriers que le blaireau abandonne sont autant de refuges pour d’autres espèces animales (dont certaines sont protégées comme les chauves-souris, amphibiens, chats sauvages). Le blaireau régule les populations de ses proies.

La plupart des pays européens protège les blaireaux. La France, non. Chaque année les chasseurs sont autorisés à chasser les blaireaux : le déterrage, ou « vénerie sous terre » est particulièrement barbare pour les blaireaux. Les chiens de chasse effraient les blaireaux qui se réfugient dans leurs terriers, les y maintiennent de la même manière (voire les mordent ou les dévorent vivants), puis les chasseurs creusent leurs galeries – ce qui peut durer pendant plusieurs heures – afin de les attraper avec des grandes pinces métalliques qui les blessent et enfin tuent les blaireaux (à l’arme à feu ou à l’arme blanche). Certains blaireaux sont relâchés mais bien mal en point…
 

© kallerna

 
Cette chasse aux blaireaux est autorisée chaque année en France du 15 septembre au 15 janvier. Et dans de nombreux départements une période supplémentaire de chasse est ouverte, à partir du 15 mai. Les blaireaux sont donc chassés 8 mois sur 12 ! Les blaireaux ont un faible taux de reproduction et c’est au printemps que les blaireautins sont les plus vulnérables et encore en plein sevrage.

La Convention de Berne (annexe III) exige une surveillance de la population de blaireaux et fait du blaireau une espèce partiellement protégée. Le blaireau est protégé dans plusieurs pays d’Europe : Belgique, Danemark, Espagne, Hongrie, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni. En France, le blaireau est classé comme « gibier » (Arrêté du 26 juin 1987 fixant la liste des espèces de gibier dont la chasse est autorisée). Ce qui permet donc de le chasser.

L’ASPAS demande aux autorités l’interdiction du déterrage des blaireaux. L’ASPAS et l’association MELES (Etude, réhabilitation et sauvegarde du blaireau européen) ont rédigé une pétition afin de faire cesser cette pratique : Stop au déterrage des blaireaux !.

L’ASPAS renforce aussi ses actions afin de lutter contre le déterrage des blaireaux. L’équipe juridique de l’association continue d’attaquer les autorisations préfectorales de chasse aux blaireaux dès qu’elle le peut. L’association mène des actions de sensibilisation à la cause de cet animal et plaide auprès du Gouvernement et des parlementaires afin de faire cesser le déterrage des blaireaux.

Et nous, que peut-on faire pour aider les blaireaux ? Partager cet article et faire circuler l’information autour de cette pratique cruelle de chasse au blaireau autour de soi. Signer la pétition de l’ASPAS et la MELES. Envoyer un courrier aux élus afin de leur demander de mettre fin au déterrage des blaireaux. Plus nous porterons ce message plus nous aurons de chance d’être entendues et écoutées !

Rédigé par

Marie-Aube

Rédactrice web et print indépendante depuis plus de 10 ans, auteure et blogueuse, passionnée par l’écriture. So What ? est mon blog, engagé, féminin, créatif, drôle et sérieux.