le crime de la renarde

À certains moments, je redeviens comme quand j’étais enfant, je ne sais plus que je suis là, c’est ensuite comme un trou dans ma vie. À l’école, je le faisais exprès. On me disait que j’étais toujours dans la lune. En fait, je n’allais jamais dans la lune, je n’ai jamais été tentée. Je rentrais en moi, je trouvais que c’était beaucoup plus intéressant. Je m’imaginais que je circulais dans mon cerveau pour y découvrir de quoi j’étais faite. Certains endroits étaient fermés à clé, jamais je n’ai pu y entrer, j’étais vraiment agacée. Au moment où je sentais que la serrure allait céder, le prof me criait dessus et tout était à recommencer. » Cendrine, 23 ans, condamnée à vingt-cinq ans de prison pour le meurtre de son fils. La jeune femme, qui n’aime pas s’exprimer, sort progressivement de sa chrysalide. Du cahier bleu au cahier rouge, elle se cherche sans vraiment savoir où elle va. C’est le cahier noir qui lui apportera la révélation. Michèle Lajoux brosse ici le portrait d’une jeune adulte blessée dans son enfance qui se reconstruit. Plus qu’un roman sur l’infanticide, Le Crime de la renarde exprime avec sensibilité, audace et pertinence le drame de la banalité et de l’isolement. Une colère vive, introspective, acérée, bousculant les idées reçues. Toute vie est un fait divers…

Le crime de la renarde
Michèle Lajoux
Éditions : Le Cherche Midi
152 pages
14 €
(roman)


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Michèle Lajoux, historienne, est l’auteure de plusieurs romans dont, au Cherche Midi, Puisque c’est ça la vie (2009) et Le Guetteur du Midi (2011).

Site officiel : http://michelelajoux.com.

 
Ce roman poignant arrive à allier pudeur et audace en racontant un crime atroce par la plume de celle qui l’a perpétré. Basé sur un fait divers réel et librement adapté pour nous brosser le portrait d’une jeune femme perdue que la vie n’a pas épargnée, ce roman parle de vengeance indirecte, d’erreurs, de mauvais choix… et de douleur profonde. Car, en assassinant son fils, ce n’est pas lui que Cendrine voulait tuer, mais son propre passé. On aime parce que c’est fort.