Dans la vie, il y a ce qu’on dit… et il y a ce qu’on pense. Et parfois les deux ne coïncident pas.

Par exemple, soirée avec les amis de Monsieur.

Amis qu’il se trouve que, par malchance, nous n’apprécions pas autant que nous aimons nos propres amis. Ca peut arriver. Et comme c’est Amour et qu’on l’aime très fort à la folie, on ne peut pas chanter Bénabar en s’habillant pour cette soirée. On est une femme bien, nous !

On aura donc préalablement pensé à demander à notre meilleure amie de nous appeler à une heure convenue de la soirée. Appel que nous prendrons, qui durera un moment et que nous justifierons par un « Désolée, vraiment, mais elle ne va pas bien du tout en ce moment. C’est sa vie privée, alors je ne peux pas vous raconter. Mais son copain est parti avec sa meilleure amie…» Là les amis d’Amour sont compréhensifs, on passe pour une fille bien, et on s’éclipse pour aller sauver notre meilleure copine en détresse. Ou alors ils ne marchent pas, parce qu’on leur fait le coup à chaque fois, ou parce qu’on joue mal la comédie. Mais on se sera quand même bien amusé ! P.S. : Prévoir un strip-tease le soir même pour Amour, au cas où il ne soit pas dupe non plus.

Pour celles qui ne supportent pas jusqu’à l’idée même de mensonge ou de dissimulation, choisir un moment de la soirée où il y a un relatif silence, prendre une profonde inspiration etexpliquer clairement :

« – Bon, je vous laisse. Je ne vous aime pas du tout, donc je m’ennuie fermement avec vous, et je préfèrerais me faire arracher chacune de me dents sans anesthésie et les manger une par une plutôt que rester une minute de plus en
votre compagnie. Je vais à la maison  me faire un plateau télé en attendant qu’Amour rentre. Mon Chéri, bisous. A tout à l’heure ! »

Et quitter dignement la soirée, sans se retourner (ni ralentir le pas).

Il y a aussi les situations répétitives.

Par exemple :

« – Bonjour, Caramellita Dupond. Enchantée.

– Vous avez un prénom orignal !»

Imaginez : 30 ans de « vous avez un prénom original », à chaque rencontre ! Ca lasse. Pour chacun de nos interlocuteurs, la remarque était originale, voire bien trouvée, voire même un compliment. A la 300 millième, nous, on est blasé ! Limite agacé. On pourrait leur rétorquer que leur remarque, elle, n’est pas originale. Mais à la 300 millième, c’est nous qui rabacherions. On peut essayer « Non, c’est un prénom très courant au contraire. Vous êtes mal
informé. » Juste pour voir la tête de notre interlocuteur se déconfire. Mais à éviter si on souhaite que ledit interlocuteur devienne un ami ultérieurement. Il reste le sourire poli et le « Merci. On me le dit souvent. Très souvent. Très, très souvent. En fait, à chaque fois. En fait, c’est tellement gonflant, que je ne trouve aucune réponse polie à vous fournir. »

Il y a ceux qui n’ont rien vu.

Et si on a le malheur d’afficher éhontément une minuscule pointe d’originalité, le ciel leur tombe sur la tête.

« – Quoi ? Comment ça ? C’est vrai ? Tu en es bien sûre ? Tu n’aimes pas le chocolat ?

–  Ouais, en même temps, c’est pas grave ! »

Non, ce n’est pas grave. Certaines personnes n’aiment pas le chocolat, d’autres les pâtes, le riz, les crêpes… Même si une majorité de personnes aime certains aliments, ce n’est pas du tout une obligation. Et, vraiment, ce n’est pas grave. Ils se nourrissent d’autre chose. Et pensent à se flageller tous les soirs. Pas d’inquiétude à avoir.

P.S. : De temps en temps, parce que tout garder pour soi est source de stress, un « Tu n’aimes pas le chocolat ???!!!! » mérite un « Je n’aime pas ta gueule non plus. », qui devrait avoir pour effet d’empêcher notre interlocuteur d’insister. Définitivement.

Les question iditotes

Un autre moment de la vie où garder son calme demande un effort particulier est celui où une personne nous demande si nous avons un mouchoir / une cigarette (stylo) / un bonbon (chewing-gum)/ une serviette hygiénique alors même que nous sommes en train de sortir de notre sac un paquet de mouchoirs / cigarettes /bonbons / serviette hygiénique (si, si, ça arrive !). La question est en fait « Tiens, je vois que tu as trop de mouchoirs / cigarettes / bonbons, tu vas m’en donner un maintenant ou maintenant ? » Avons-nous le choix ? Non, c’est évident qu’on a un mouchoir, puisque notre paquet est là, dans notre main, tandis qu’on est en train d‘en déplier un de l’autre main. C’est impoli de demander quelque choses sans laisser le choix à l’autre d’accepter ou de refuser. Ou encore : « Désolé(e), ils ne sont pas à moi, je dois les rendre après. » Ou : «  Oui, j’en ai, vousvoyez bien ! » Et on passe son chemin. Ok, la manœuvre exige un certain sang froid. Mais ça s’apprend.

 

Le démarchage insistant

Tout le monde a déjà reçu au mois un appel téléphonique provenant d’un démarcheur pour telle société. Qui de nous proposer des fenêtres, des cuisines, des téléphones portables, etc. Le problème est que parfois ce démarchage
s’apparente plus à du harcèlement qu’à une opération commerciale. Car, après le 20ème coup de fil, ne pas avoir pris la peine d’inscrire sur son fichier que, non, nous ne sommes pas propriétaires et donc que, non, nous n’achèterons pas de fenêtres, c’est une forme de vice. Et, après le 20ème coup de fil, sachez qu’il nous est très, très difficile de ne pas devenir désagréable. Ca commence par « Non merci, je suis locataire. », puis ça continue avec : « Je vous ai déjà dit, la dernière fois que vous ou un de vos collègues m’a téléphoné, que je n’étais pas intéressée car je suis locataire. », puis « Ce n’est pas nécessaire de me téléphoner tous le mois, j’ai signé un bail d’habitation classique, non un contrat de location-vente, donc je ne vais pas, dans un avenir proche, acheter vos fenêtres. » Puis un beau jour : « Arrêtez de me harceler au téléphone, je ne veux pas de vos fenêtres à la *** ! Au revoir !»

 

Il y a aussi les démarcheurs qui tiennent absolument à nous offrir un fabuleux cadeau. On décroche, au beau milieu de notre déjeuner ou dîner, et une personne à la voix mielleuse nous explique qu’elle nous appelle de la part de la société X, répète notre nom de famille tous les 7 mots précisément, nous complimente sur le fait que nous venons de gagner un fabuleux téléphone portable XW333756ZTV de la marque Y, nous vante les mérites de cet
appareil hors du commun qui fait même les photocopies tout seul, et nous lâche enfin, dans un même souffle, la question tant attendue : « Ca vous fait plaisir ? »

Vous voulez dire, le fait que vous m’ayez téléphoné au beau milieu de mon repas pour m’annoncer que j‘ai gagné un téléphone portable, à la condition de souscrire à un abonnement à cuisineetfenêtre.com m’obligeant à faire changer ma cuisine toutes les semaines et mes fenêtres tous les 15 jours, le tout pour un montant de 3333.576€ mensuels, hors taxe, et sachant que j’ai déjà un téléphone portable, est-ce que cela me fait plaisir ? Franchement, non.

Là, en général notre interlocuteur marque une pause, un peu pour respirer, et un peu parce qu’il ou elle n’avait pas prévu la réponse  « non » dans son speach, et se demande sur quoi il ou elle va pouvoir enchaîner.

En vrac

Dans tous ces cas-là, et dans d’autres, on a besoin d’une bonne réplique mettant fin à la conversation.

Les bonnes copines : « – Tu devrais aller chez le coiffeur. Ton sac à dos, c’est pas ça. Tu ne te coiffes jamais. »

Réponse adéquate : « – C’était quand, déjà, la dernière fois que j’ai écouté tes conseils ? Ah, oui ! Jamais ! »

La coiffeuse : « – On peut faire des mèches ? Ou une coloration ? Un soin ? »

Réponse adéquate : « – Mademoiselle, vos cheveux, certes très originalement coiffés, sont violets pour un tiers, vert pour les deux autres tiers, longs à droite et courts à gauche, lisses derrière et frisés sur la frange. Sachez que
tout le monde n’aspire pas à vous ressembler. Donc veuillez vous contenter de la coupe dont nous avons discuté tout à l’heure. S’il vous plaît. »

Le patron, à 21h, un vendredi soir : « – Je veux bien que vous jetiez un œil à ce dossier, s’il vous plaît. »

Réponse adéquate : « – Monsieur, je sais que vous êtes en instance de divorce… Moi pas. A lundi matin. »

 

La vendeuse pas aimable : « – 30€. »

Réponse adéquate : « – S’il vous plaît, c’est plus cher avec le sourire de la vendeuse ? »

 

Au fait, il faut faire quoi comme études pour être diplomate ? Ah ouais, je me disais aussi…

Rédigé par

Marie-Aube

Rédactrice web et print indépendante depuis plus de 10 ans, auteure et blogueuse, passionnée par l’écriture. So What ? est mon blog, engagé, féminin, créatif, drôle et sérieux.