Dans ce quatrième opus des aventures de nos Spellman adorés (si si on les adore), on retrouve Isabel Spellman en couple avec un barman irlandais pas très facile à vivre, alors qu’elle vient d’être repoussée par le séduisant inspecteur Henry Stone, qui de son côté se donne bien du mal pour renouer (bien fait pour lui). De retour dans l’entreprise familiale, la voilà embarquée dans une nouvelle enquête, et surtout à nouveau en conflit avec son excessive petite sœur, qui s’est cette fois mise en tête de faire régner la justice. Pas à dire, on ne s’ennuie toujours pas dans la famille Spellman !

Editions Albin Michel


460 pages, 22 euros


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Lisa Lutz est un auteur américain dont la scolarité ne laissait pas présager un tel avenir : après de longues études au cours desquels elle ne décrocha jamais aucun diplôme, elle enchaîna les petits boulots, dont un dans une agence de détectives privé, expérience qu’elle a mise à profit dans la série des Spellman. Cette série a fait sa renommée dans plus de 22 pays.

Qui ne connait pas les Spellman se refuse une des grandes joies de l’existence. Si vous vous sentez épuisé par les multiples séries américaines où des supers duos de super gentils combattent le crime, si vous ne pouvez plus regarder un épisode des Experts sans soupirer de lassitude, et que vous ne pouvez plus encadrer un policier, il est temps de changer de camp.


On ne mentira pas, on ne lit pas vraiment Lisa Lutz pour ses enquêtes délirantes ; ce  qu’on aime vraiment dans cette série, ce sont les intrigues familiales totalement incongrues, l’amour non réciproque d’Izzie Spellman pour le on-ne-peut-plus-séduisant (mais un peu vieux) inspecteur Henry Stone, et le talent de la jeune femme pour se mettre dans des situations aussi loufoques qu’inconfortables.


On n’est pas loin de la chick-lit, bien que l’héroïne soit peu soignée, définitivement immature, mais indubitablement attachante. C’est réconfortant comme un bonbon un soir de pluie, et on ne peut fermer un roman qu’avec un terrible regret. On pourrait craindre qu’au bout de quatre opus le style s’essouffle et l’humour ne lasse, mais pas le moins du monde. Lisa Lutz trouve encore et toujours le moyen de surprendre avec son écriture acérée et ses retournements de situations loufoques.


On mentirait en disant que Lisa Lutz nous fait seulement rire de bout en bout. Parfois elle sait nous émouvoir, de préférence en traitre, dans les toutes dernières pages. Mais il est certain qu’on ferme chacun de ses livres avec un terrible pincement au cœur, avec cette sensation de quitter ses plus chers amis.


Philomène Jonville