La pièce d’August Strindberg, mise en scène par Frédéric Fisbach fait trembler les planches du théâtre de l’Odéon.
La splendide, que dis-je l’époustouflante Juliette Binoche est d’une crédibilité à couper le souffle, son personnage de Julie petite bourgeoise de province, fille de propriétaire terrien totalement absent dans la pièce, nous permet d’imaginer une enfance solitaire.
Une solitude et une certaine assise sociale qui la mène à une haute considération d’elle-même.
Une jeune femme hautaine qui use et abuse des hommes, ils sont pour elle une nécessité, un mal nécessaire à sa survie : un besoin de chair masculine, de contact charnel…
Et puis il y a les domestiques, ses domestiques … auprès de qui elle vit, où elle se plait à assoir son autorité.
Nicolas Bouchaud, le palefrenier sera l’élément perturbateur de cette nuit de la St Jean. Il sera l’homme paisible, l’homme doux, l’ami, le confident et paradoxalement, le violent…
Le jeu d’acteur illustré par un décor en plusieurs plans : intérieur/ extérieur, jeux sur l’intensité des sons, passage du privé au publique ; le public est de fait encrer au centre du drame.
Une pièce dramatique donc qui mêle folie et tempérance, croyance religieuse, dans un décor du domaine surréaliste.
Qu’on aime ou qu’on aime pas, cette réalisation ne pourra surement pas vous laisser de glace.

S. Belin


Mademoiselle Julie
Au Théâtre de l’Odéon 18 Mai 2012 > 24 Juin 2012