Un gosse désaxé, qui n’a que sa mère pour boussole.

Il ne voit que par ses yeux, ses gestes, ses paroles. Le cordon ombilical tient bon, ficelé qu’il est par les efforts de la quasi-trentenaire qui tente bon an mal an de garder intacte l’innocence de son petit Jack. Il ne voit pas plus loin que les 10 mètres carrés où ils sont enfermés. Il n’a rien connu d’autre. Cette chambre, c’est tout son monde.

Mais à cinq ans … Jack a envie de prendre de large, de passer à travers la lucarne, de voir ce qui se passe à l’exterieur.
Encore que … il n’est pas si mal, là, avec sa maman pour lui tout seul. Ou presque, parcequ’il y a le Grand Méchant Nick.

On est dérouté (malmené même) par l’écriture enfantine, de suite immergé dans l’univers de ce petit bonhomme attachant.
Vite submergé par un malaise, qui suinte de chaque page, au travers la vision réduite de l’enfant, au travers les récits décousus de la maman.

« Room » est un livre qui se mérite :

L’ouvrage a failli me tomber des mains deux ou trois fois. Et puis, arrive la page 126. Le choc. A partir de là, j’ai lu d’une traite les 275 pages restantes. Accrochée au récit au point de veiller jusqu’à 2h du matin.

« Room » est le petit ovni de la rentrée littéraire. Il nous fait réfléchir sur l’instinct de survie, d’adaptation et sur la nécessité de mentir pour protéger ceux qu’on aime. Mais aussi sur la force de l’amour des uns et la noirceur d’âme des autres.

Il sort indéniablement du lot, différent dans le ton, dans le thème.

A lire, vraiment.

Bande-annonce du livre (et oui, ce n’est pas que pour les films !)
Par contre, évitez de lire le résumé en anglais, sous la vidéo. Il révéle trop de chose et pourrait nuire au plaisir de la découverte qu’on éprouve en dévorant ce livre) :

Edition Stock (Sorti le 24 aout 2011)
401 pages
Emma Donoghue est originaire d’Irlande. Room est son septième roman, mais le seul à ce jour à être traduit en français.

Neigeline Bunet