Une femme voyage à travers le désordre des souvenirs : l’enfance dans sa cage d’or à Saigon, l’arrivée du communisme dans le Sud-Vietnam apeuré, la fuite dans le ventre d’un bateau au large du golfe de Siam, l’internement dans un camp de réfugiés en Malaisie, les premiers frissons dans le froid du Québec. Récit entre la guerre et la paix, Ru dit le vide et le trop-plein, l’égarement et la beauté. De ce tumulte, des incidents tragicomiques, des objets ordinaires émergent comme autant de repères d’un parcours. En évoquant un bracelet en acrylique rempli de diamants, des bols bleus cerclés d’argent, Kim Thúy restitue le Vietnam d’hier et d’aujourd’hui avec la maîtrise d’un grand écrivain.

Liana Levi, 144 pages, 7 € (roman)


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Kim Thúy a quitté le Vietnam avec d’autres boat people à l’âge de dix ans pour rejoindre le Québec où elle vit depuis plus de trente ans. Ru, son premier roman, a obtenu le Grand Prix RTL-Lire 2010 et connaît un succès international avec des traductions dans dix-sept pays.

Ru est un court récit émouvant et sensible racontant l’enfance et la vie d’une Vietnamienne obligée de fuir très jeune son pays avec toute sa famille. Au fil de ses morceaux de souvenirs, la narratrice tisse le fil de son destin chaotique, avec autant de pudeur que de candeur. Malgré les épreuves subies par elle et ses congénères réfugiés, les boat people, elle n’a jamais perdu espoir en la vie. Objets du quotidien, rituels vietnamiens et portraits de personnages évoquent un Vietnam passé, présent, et pourquoi pas futur, magnifique hommage à ses pairs. On aime parce que l’écriture est facile à lire et que l’ensemble fait beaucoup réfléchir sur notre société.