Silence, je couds !

La couture fait partie des loisirs créatives qui ont suscité, ces dernières années, un regain d’intérêt auprès du public. Il n’y a qu’à voir le nombre de blogs, tutos, sites, boutiques de tissus et mercerie qui fleurissent et attirent de plus en plus de couturières pour s’en convaincre. Et c’est ainsi que je suis devenue une addict aux fils, jerseys, aiguilles, cotonnades, et autres MAC (machines à coudre). Silence, je couds !

Ça a commencé lorsque j’étais petite…

Lorsque j’étais petite, ma grand-mère cousait des vêtements pour mes poupées Barbie. Des « tailleurs comme Maman », une robe de mariée, des jupes, robes, et même de la lingerie ! Je soupçonne qu’elle s’amusait à coudre autant que moi à habiller mes poupées ensuite. J’étais admirative de ses talents de couturière. Je l’observais coudre sur son ancienne mais efficace machine à coudre (une de celles qui ont la table intégrée, une grande pédale en métal…). C’est elle qui m’a appris à coudre à la main, d’ailleurs. Ce qui ne m’empêchait pas de continuer à lui confier mes petits et plus grands travaux de couture, car je ne me sentais pas capable, et ne trouvais pas vraiment de goût, à le faire. Mais ça, c’était avant.

Et puis je suis devenue accro à la couture. Sans vraiment m’en rendre compte. J’ai commencé, innocemment, par suivre des cours de couture à l’année. Et j’ai aimé un peu, beaucoup, à la folie plier, couper, assembler, piquer.

Ma mère me racontait qu’elle avait appris la couture à l’école, et j’étais choquée. Je criais au féminisme ! Pas tout à fait à tort, car les garçons n’apprenaient pas la couture à l’école avec les filles. Aujourd’hui je trouverais génial que l’école propose des cours de couture et loisirs créatifs en général (plutôt que les horripilants cours de dessins que j’ai détestés à l’école).

Le virus de la couture m’a piquée !

Quand je dit que je suis accro à la couture, je veux dire que je respire couture ! Je porte mes créations (et j’attends qu’on me dise oh c’est joli , tu l’as acheté où ? pour répondre c’est moi qui l’ai fait ! et entendre ooooh ! – j’avoue) ou je les utilise à la maison, je couds, je choisis de nouveaux projets couture, j’achète des tissus, je lis des livres de couture… Il y a tant à faire ! J’ai aussi toujours plusieurs projets couture en cours (en ce moment, par exemple, jupe, manteau, pochettes, sacs…). J’ai une indispensable petite réserve de tissus à la maison pour de prochains projets. Ce qui ne m’empêche pas de consulter régulièrement des sites ni de me rendre dans des boutiques de tissus. Et j’ai bien sûr toujours envie de nouveaux tissus, accessoires… Mes listes de cadeaux d’anniversaire ou de Noël contiennent toujours des accessoires ou du matériel en relation avec la couture. Je vénère ma nouvelle MAC (« elle sait TOUT faire »!). Bref, j’a-do-re la couture ! Rubina (Veritas) – ma machine à coudre – et moi sommes devenues un peu comme des amies, maintenant. Je lui parle parfois (t’es trop forte, joli point ou ben, si tu n’es pas allumée, ça ne va pas fonctionner, ou encore tu crois qu’on élargit le point là ?). Je prends soin d’elle (en la rangeant dans son sac, la nettoyant, la manipulant avec délicatesse). Je pense à elle lorsqu’on est éloignées (j’aurais bien fait de la couture, là, tout de suite, maintenant…).

Parce que ça me détend. Oui, même quand ma MAC a choisi de casser mon fil, d’enrouler le fil de la canette ou quand mon jersey n’a pas envie de tenir en place. Bon, d’accord, ça m’arrive de m’impatienter face à un tissu retors, mais cela ne gâche pas ma cession de couture. Et ne m’empêche pas de trouver cette activité agréable et relaxante. Je m’évade, je créé ! Mes travaux me rendent aussi fière du travail accompli. Il n’y a pas de mal à être contente de son travail. Et plus on coud, plus on progresse et donc plus nos créations sont réussies. Et la couture est même une activité qui sociabilise : on rencontre des amies au cours de couture, on échange avec les vendeurs de nos boutiques de tissus préférées, on consulte des sites, blogs, forums, groupes de couture sur Internet, on fait partie d’un petit club à notre cours de couture. Entre cousettes, on s’entraide, on se conseille. La couture permet aussi de développer sa créativité : imaginer des nouveaux projets, tester des couleurs, matières, formes… Un morceau de tissu est une belle page banche à plier, couper, assembler, piquer.

Rédigé par

Marie-Aube

Rédactrice web et print indépendante depuis plus de 10 ans, auteure et blogueuse, passionnée par l’écriture. So What ? est mon blog, engagé, féminin, créatif, drôle et sérieux.