Eva Negro - Le siècle des coquines

Eva s’inclue t-elle dans cette liste exhaustive des coquines du XXIème siècle? Nous avons notre réponse à la première page : «Et bien moi la poulette du XXIème siècle, j’ai fait le choix de respirer comme je voulais et surtout d’explorer ma féminité, votre féminité ! Amusez-vous bien!».

Et bien c’est ce que nous allons faire, nous amuser,tout au long de ces quatre nouvelles et ces deux contes. En tout, une bonne soixantaine de pages que l’on lit comme un verre de lait : tendrement.

Le siècle des coquines
Eva Negro
Éditions Persée

 

Eva Negro : une jeune femme de 28 ans tenace, fière et déterminée, une «womanarrior» comme elle s’auto-qualifie; elle nous attend dans un Starbucks, je suis en retard (comme toute bonne journaliste) mais elle est compréhensive et m’esquisse un sourire. Comédienne, elle suit des cours d’art dramatique dans la langue de Shakespeare pour ajouter des cordes à son arc, elle travaille également comme hôtesse pour remplir son frigo et dédie le reste de son temps à l’écriture.

 
Dans son premier recueil de nouvelles, Eva nous dépeint toutes sortes de personnages, des femmes complexées à l’image de cette caissière fanatique de sous-vêtements qui les collectionne secrètement de peur de les porter devant son ami, des femmes meurtries qui se vengent des tromperies trop souvent vécues, des femmes qui chassent…quoi? Et bien des hommes évidemment.

Il nous arrive de croiser dans ces nouvelles, des elfes, des loups-garous, des sorcières et des dieux (ceux de l’Olympe qui se mettent à s’immiscer dans les vies des mortels).

Certes il y a du loufoque là dessous!!!

Eva en est consciente, elle écrit pour assouvir un besoin et dit de ces lecteurs que ce sont des fous (une petite angoisse d’auteur??).

Ce n’est pas de la chick-litt mais nous n’en sommes pas loin, il y a tout de même une morale à tout ça : les femmes doivent rejeter les codes de la société pour s’élever mais surtout pour s’exprimer librement et être naturelles.

La jeune auteure a des références et pas des moindres, Maupassant pour ses contes, simples, anecdotiques avec des personnages parfois stéréotypés mais c’est ce qui fait son charme. Amélie Nothomb parce qu’elle possède un réel univers jamais égalé, Frederic Beigbeder parce qu’il assume son personnage médiatique et germanopratin qu’il décrit ses déboires et fait acte de repentance à travers l’écriture.

Notre jeune Eva est une jeune célibataire qui passera la Saint Valentin en compagnie de ses amies, elle propose donc à toutes celles en mal d’hommes d’acheter son livre aussi fin qu’un marque-page et de le lire, « partout, dans le métro, en marchant…il est si fin et se lit d’une traite ».

« On a toutes quelque chose qui ne nous plait pas, qui nous rend peu sûres de nous et mal à l’aise face aux hommes, seulement la beauté est subjective, il y a surement une personne qui nous attend sagement quelque part et qui fera de nous une véritable princesse ».

 

S.B.