Si la réponse est non, laissez-moi donc éclairer votre lanterne. Dans le cas contraire, découvrez le point de vue d’un joueur convaincu par une qualité baboulifiante ou d’un intérêt n’ayant pas trouvé l’interrupteur. Un retour presque garanti sans relecture parce que le naturel, ça fait craquer.

 

3D Out Run

 

Procédons par ordre. Le soft que je m’apprête à croquer (oui) ici est le dernier entrant en date [ndlr : chez nous] de la gamme SEGA 3D Classics, laquelle regroupe des remasterisations de quelques titres majeurs du feu constructeur sortis fin 80-début 90. Par conséquent, même si cette version portable en 3D autostéréoscopique est parue voilà quelques jours sur l’eShop de la 3DS (le 12 mars en Occident, plus exactement), vous avez quand même eu le temps de palper Out Run sous ses premières formes. Et si ce n’est pas le cas, pas de problème, ça va aller très vite. Vous voyez Hang On ? Remplacez le motard et sa bécane par un couple hétérosexuel californien et une (maintenant fausse) Ferrari, ajoutez un choix de routes variées et vous avez à peu près le tableau.

Ça va aller plus vite

Je pourrais relire ce charmant descriptif, prendre confiance et me dire qu’après vous avoir convié à un voyage auditif de près de quinze minutes dans la bande-originale du jeu, le tour est maintenant joué et que vous allez prendre un pied d’enfer à coup sûr. Mais, voyez-vous, si j’agissais ainsi, il serait fort possible que votre premier contact avec 3D Out Run apparaisse quelque peu mitigé. Parce que Dieu que c’est dur. Out Run ne vous pardonnera pas d’avoir tamponné le fondement d’un poids lourd. Il ne vous lavera aucunement du péché de vous être explosé sur un arbre ou un panneau publicitaire, et ne comptez pas non plus sur lui pour fermer les yeux sur une sortie de route, aussi brève fut-elle. Alors oui, 3D Out Run propose différents niveaux de difficulté, le plus accessible supprimant toute circulation pour augmenter vos chances d’arriver au bout de la route. Cependant, quelques virées suffiront à vous faire prendre conscience que cette aide n’est pas forcément la plus adaptée.

Quelle ne sera pas votre honte de constater qu’il vous faudra probablement tripatouiller le chronomètre pour vous permettre de terminer une course … et ainsi débloquer un nouveau modèle plus maniable, le comble. Mais malgré la difficulté rapidement constatable du soft, ce supplice tout relatif vaut grandement le détour, tout d’abord de par la sensation de vitesse véhiculée (hi hi), renforcée ici par un effet 3D très réussi mais duquel vous pourrez décrocher dans les niveaux avancés. Citons ensuite les incontournables quatre morceaux de la version d’origine qui se voient rejoints par deux nouvelles pistes semblant avoir été directement récupérées en 1986. Sans oublier les zones traversées, vous faisant passer d’une route de bord de mer à un paysage champêtre puis à un environnement ensablé, et ainsi de suite jusqu’à ce que votre niveau s’améliore. Éventuellement.

Comme bien souvent (pour ne pas dire toujours), le studio M2 ne se fiche pas de la tête du consommateur, qu’il ait été averti ou non, en nous servant ce 3D Out Run près de trente ans après la sortie du matériau de base. Certes de dimension réduite, cette version en relief se veut pourtant comme la presque exacte réplique de la mouture originale (avec la possibilité de voir l’écran s’incliner pour simuler une partie dans une salle d’arcade), en se permettant aussi d’être encore plus rapide en tournant ainsi à 60 images par seconde (à l’instar de la version Saturn). Elle s’autorise même à être plus complète (modèles de fausses Ferrari à déverrouiller, musiques en sus…) et à s’offrir contre un montant scandaleux de 4,99€. Non, je n’en ai pas oublié 10.