William E. Dodd est appelé par le président Roosevelt pour être ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne, en 1933. Roosevelt lui confie la tâche de transmettre les valeurs démocrates des États-Unis dans l’Allemagne de Hitler – chancelier depuis janvier de la même année – et de s’assurer de la volonté de l’Allemagne de rembourser – au moins en partie – sa dette envers les créanciers américains suite à la signature de Traité de Versailles.

 

Résumé

William E. Dodd est appelé par le président Roosevelt pour être ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne, en 1933. Roosevelt lui confie la tâche de transmettre les valeurs démocrates des Etats-Unis dans l’Allemagne de Hitler – chancelier depuis janvier de la même année – et de s’assurer de la volonté de l’Allemagne de rembourser – au moins en partie – sa dette envers les créanciers américains suite à la signature de Traité de Versailles.

William E. Dodd est historien, germanophone (il a vécu en Allemagne sous la République de Weimar pendant ses études), et d’autres ont refusé ce poste avant que son nom ne soit mentionné.

Dodd accepte, encouragé par sa femme qui est ambitieuse pour lui et voit aussi un moyen de passer quelques années encore avec toute sa famille, leurs enfants étant jeunes adultes quitteront ensuite la maison pour vivre leur propre vie de leur côté.

La famille, Dodd, sa femme, leurs deux enfants, Matha et Bill, se rendent en Allemagne en juin 1933.

Quand ils arrivent, Hitler est au pouvoir depuis quelques mois, et le pays connaît déjà ses premières arrestations, meurtres, notamment contre des ressortissants américains, lois liberticides et anti-Juifs.

Dodd va tenter de combattre le régime nazi. Martha va d’abord tomber sous son charme (ainsi que sous celui de Rudolph Diels, chef de la Gestapo) avant de prendre fait et cause pour le communisme et d’exécrer le nazisme.

La famille Dodd a effectivement existé et le livre nous raconte leur véritable expérience, grâce à la documentation très fournie rassemblée par l’auteur.

Dans le jardin de la bête
Erik Larson
Editions Le Livre de Poche
Paru le 4 septembre 2013
648 pages
8,30€

Auteur

Erik Larson : né le 3 janvier 1954 à Brooklyn au Etats-Unis, diplômé de l’université de Pennsylvanie où il a étudié l’histoire, la culture, le russe, et de l’université Columbia. D’abord journaliste pour le Wall Street Journal, puis pour le Time Magazine. Il a enseigné la non-fiction à l’université d’État de San Francisco et à l’université de l’Oregon. Auteur de romans historiques et de romans policiers, on lui doit 3 best-sellers : Issac’s Storm (sur les expériences météorologiques d’Isaac Cline pendant le passage de l’ouragan de Galveston en 1900), Le Diable dans la ville blanche (sur H. H. Holmes, le 1er tueur en série des États-Unis pendant l’exposition universelle de Chicago en 1893) , Dans le jardin de la bête. Il anime de nombreuses conférences aux États-Unis et vit à Seattle avec sa femme et leurs 3 filles.

Notre avis

Un docu-roman (le nom n’est pas très joli mais clair, un roman et un documentaire) bouleversant, saisissant, qui nous montre l’Allemagne nazie en 1933 et dans les années suivantes depuis l’intérieur. L’ambiance à Berlin, un mélange de gaieté et d’insouciance (au début) et de terreur et de paranoïa. Tous les jours, ou presque, de nouveaux passages à tabac, crimes, lois antisémites. On assiste aussi aux soirées mondaines de la famille et partage la vie romantique complexe de Martha, jeune, qui ne voit d’abord que l’Allemagne nouvelle, pleine de promesses, de cocktails, Berlin vivante, accueillante, les Allemands qu’elle apprécie, les nouvelles mesures économiques du gouvernement d’Hitler supposées redresser le pays, l’enthousiasme pour un pays qui veut renaître de ses cendres (après le Traité de Versailles). Puis le désenchantement quand elle assiste à de plus en plus de scènes de violence et actes et lois liberticides.

On est impressionné et surpris par le manque de réaction des Allemands qui ne voient, comme Martha, que l’Allemagne nouvelle qui va se reprendre ou préfèrent ne pas tout voir, et par le manque de réaction aussi des autres démocraties, qui voient un conflit interne et se disent qu’Hitler finira par être renversé. On connaît la suite, on a envie de refaire l’Histoire plongé dans notre lecture, et de leur expliquer tout ce que l’on sait!

Dans aucun livre d’histoire on ne se sent aussi proche des événements. La lecture de ce livre nous amène des réflexions, un peu (je crois) de compréhension, des questions…

Ce docu-roman est très prenant, très documenté (il y a de nombreuses notes en fin de livre et explications des sources et recherches menées par l’auteur), joliment écrit. J’ai adoré ce livre, et vous le recommande – même si vous n’êtes pas historienne dans l’âme, c’est mon cas, on ne peut quitter les pages de ce super docu-roman!

Du même auteur

Inspiré d’événements réels. En 1893, pour l’exposition universelle de Chicago de nombreuses personnalités sont attendues, parmi lesquelles H. H. Holmes, jeune médecin et aussi l’un des tueurs en série les plus terrifiants de l’histoire, qui va être à l’origine de la construction d’un hôtel dédié à ses pulsions criminelles.

Leonardo Di Caprio a acheté les droits d’adaptation audiovisuelle du Diable dans la ville blanche en 2010.

Le Diable dans la ville blanche
Editions Le Livre de Poche
Parut le 29 août 2012
600 pages
8,10€

Rédigé par

Marie-Aube

Rédactrice web et print indépendante depuis plus de 10 ans, auteure et blogueuse, passionnée par l’écriture. So What ? est mon blog, engagé, féminin, créatif, drôle et sérieux.