Georg Stransky dîne tranquillement avec femme et enfant, quand un étrange projectile perturbe ce moment de paix : une pomme, lancée par la fenêtre. Farce d’adolescent ? À première vue, mais au matin, Georg a disparu. Une mise en scène loin de surprendre Lilli Steinbeck, spécialiste des questions d’enlèvements, qui découvre que Stransky est le huitième à se volatiliser après avoir croqué la pomme. Cette inspectrice rousse et séduisante, dotée d’un nez difforme et d’un grand flair, célibataire et couche-tôt, se lance à la recherche de Stransky. Accompagnée d’un détective obèse rencontré à Athènes et d’un tueur à gages finlandais, Lilli Steinbeck va mettre les pieds dans une machination internationale. Un jeu d’échecs mortel où les dix pions sont des hommes. Si Lilli, élément perturbateur, onzième pion, parvient à ramener le disparu dans son Allemagne natale, la partie sera terminée.

D’origine autrichienne, né en Australie en 1961, Heinrich Steinfest est un romancier incontournable du polar germanophone. Quatre fois lauréat du prix du roman policier allemand, il a fait sensation en France avec Requins d’eau douce (Carnets Nord, 2010). Le onzième pion est son nouvel ovni littéraire.

Absolument décalé, ce roman est une vraie mine de métaphores imagées, aussi recherchées les unes que les autres. Le style spirituel est un vrai régal à lire, et il faut dire que Lilli Steinbeck est un personnage qu’on a plaisir à apprendre à connaître. Et que dire de Spiridon Kallimachos, véritable trompe-la-mort obèse et très très mystérieux ? On aime parce que l’intrigue ne ressemble à aucune autre…

Carnets Nord, 416 pages, 20 € (polar décalé)