Dans ce livre, hommage vibrant à la créature et au créateur, Sherlock Holmes est bel et bien vivant, et Arthur Conan Doyle le suit dans ses aventures pour en raconter ensuite la version très édulcorée à ses contemporains. Car Sherlock Holmes, qui vit dans un monde parallèle où une technologie extraterrestre permet de communiquer entre différents mondes, et bien d’autres choses encore, est le tueur de la Reine, et pour ce qui est de tuer, il s’en donne à cœur joie, sorte de monstre parmi les monstres. Les personnages phares du Canon et de nombreux guest star se croisent tout au long d’une intrigue bien ficelée où Holmes affronte Moriarty, son ennemi de toujours, sur le point de découvrir le secret de l’immortalité.
Né le 3 décembre 1971 à Paris, Thomas Day est auteur de fantasy et de science-fiction. Il a commencé en écrivant quelques fanzines avant d’être publié dans la revue Bifrost. Il dirige actuellement la collection « Lunes d’Encre » aux éditions Denoël et est un auteur des plus prolifiques avec, à son actif, une cinquantaine de nouvelles et une dizaine de romans.

Au premier abord, ce livre m’a quelque peu déconcertée, car Watson tout comme Sherlock ne correspondaient pas vraiment à l’image que je m’en faisais. Mais le héros principal restant Conan Doyle lui-même (et le pauvre est poursuivi par toutes les misères du monde) et l’histoire m’intriguant au plus haut point, j’ai persévéré dans ma lecture, fort heureusement, car si j’ai aimé la première partie (avec une mention spéciale pour la truculente apparition d’Oscar Wilde), la seconde m’a laissé un souvenir impérissable. Les scènes s’enchaînent dans un délire improbable et délicieux, et lorsqu’enfin Sherlock devient un personnage véritablement actif (on parle beaucoup de lui dans la première partie mais lui parle peu) alors j’ai retrouvé tel que je le connaissais et l’aimais ce personnage si détonant et détonnant (ah les joies de la langue française).

Je ne peux que saluer l’auteur pour ce récit innovant, incroyablement documenté, plein de clins d’œils à l’auteur original et à son œuvre et surtout pour la deuxième partie, anthologique à mes yeux tant on voit rarement auteur et personnages s’abandonner autant au délire, frôlant le gros n’importe quoi pour le plus grand plaisir du lecteur qui n’échappera pas (pour un peu qu’il ait un peu d’humour) à de nombreux fous rires.

Voilà donc une roman qui m’a réconcilié avec la SF et qui devrait réjouir les aficionados du célèbre détective.