Nous vous avons parlé de nos couples préférés dans les séries télé, et des pires couples, selon nous, dans les séries télé, voici maintenant nos 10 couples préférés dans la littérature. Vous verrez, une sélection hétéroclite, mais on est comme ça (ça ne veut rien dire, je sais). On a adoré lire ces romans, et nous replonger dans ces lectures pour préparer cet article était un vrai plaisir, il faut bien l’avouer.

Scarlett O’hara et Rhett Butler, Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell

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On connaît toutes ce couple au moins de nom. Moi qui n’aime vraiment pas les histoires d’amour dans la littérature, celle-ci m’a happée et j’ai dévoré ce roman. Un roman culte à lire si ce n’est déjà fait ! Scarlett est chiante, capricieuse, gâtée, obstinée, Rhett est sexy, amoureux, viril, patient (très, très, très patient), et tous les deux sont juste faits l’un pour l’autre bien sûr.

Citation préférée : la toute dernière phrase du roman, Rhett est parti, et Scarlett veut le récupérer, elle a enfin compris qu’il était l’homme de sa vie. A chaque fois qu’elle a dit qu’elle chercherait un moyen d’arranger une situation plus tard, elle l’a fait et a réussi ce qu’elle avait entrepris. Donc, elle va retrouver Rhett et le récupérer. « Je penserai à cela demain, à Tara. Pour le moment, je n’en ai pas le courage. Demain, je chercherai un moyen de ramener Rhett. En somme, à un jour près… »

Titus et Bérénice, Bérénice de Racine

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Une magnifique tragédie de Racine, comme on les aime,. Que dire de plus ? Lisez cette pièce si ce n’est déjà fait. Ou relisez-là ! « Que le jour recommence et que le jour finisse… » Ça c’est de l’histoire d’amour dans la littérature. Pas une de celles qui finissent super bien, mais une très belle histoire !

Citation préférée : Bérénice : « Que le jour recommence, et que le jour finisse,
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,
Sans que de tout le jour je puisse voir Titus? » (Bérénice à Titus, acte IV scène 5)

Elizabeth Bennet et M. Darcy, Orgueil et Préjugés de Jane Austen

Orgueil et Préjugés
 
Entre la plus célèbre des héroïnes de la romancière anglaise et l’orgueilleux M. Darcy, c’est un peu l’opposé du coup de foudre… Les différences de caractère et de milieu social entre les deux protagonistes ainsi qu’une bonne dose de malentendus les empêcheront dans un premier temps de se rendre compte qu’ils sont véritablement faits l’un pour l’autre. Au final, entre eux, tout finira bien, et ce couple culte de la littérature anglo-saxonne inspirera notamment l’histoire d’amour de Bridget Jones… et de son Marc Darcy. Cqfd.

Citation préférée : « – Depuis le commencement, je pourrais dire dès le premier instant où je vous ai vu, j’ai été frappée par votre fierté, votre orgueil et votre mépris égoïste de sentiments d’autrui. Il n’y avait pas un mois que je vous connaissais et déjà je sentais que vous étiez le dernier homme du monde que je consentirais à épouser. » Elizabeth Bennet.

Ryno de Marigny et la señora Vellini, Une vieille maîtresse de Jules Barbey d’Aurevilly

Une vieille maîtresse
 
À condition de ne pas se laisser décourager par les tournures parfois alambiquées et les digressions qui émaillent le récit dans ce classique relativement méconnu, on se laisse emporter par l’histoire singulière et passionnée entre Ryno de Marigny, gentilhomme désargenté séduisant et libertin notoire, et celle qui est sa maîtresse depuis dix ans, la Vellini, une courtisane espagnole sauvage, au tempérament de feu, qui fascine malgré son apparente laideur.

Le roman débute avec l’adieu ferme (et qu’il pense sincèrement définitif) de Ryno à sa maîtresse en raison de son mariage imminent avec la noble, belle et pure Hermangarde (hum), dont il est profondément épris. Mais dans les pages qui suivent, le retour sur les dix ans d’une relation tumultueuse, passionnée et mutuellement destructrice entre ceux qui dixit eux-mêmes se sont « plus haïs qu’aimés », et qui pourtant n’ont jamais pu se quitter pour de bon, laisse présager une toute autre destinée…
En décrivant avec beaucoup de justesse le cœur et les passions humaines, le couple que forment Ryno et Vellini est fascinant, sensuel et étonnamment moderne.

Citation préférée : « […] Tu me reviendras ! Je te le dis sans frémissement de joie, sans orgueil, sans triomphante jalousie ; tu passeras sur le cœur de la jeune fille que tu épouses pour me revenir. » Vellini.

Ron Weasley et Hermione Granger, La saga Harry Potter de J.K. Rowling

harry potter
 
C’est mignon, ben si. J’ai bien aimé cette histoire au milieu de toutes ces extraordinaires (au sens propre) aventures. Et alors ?

Si les sentiments d’Hermione pour Ron furent assez vite évidents, on a fini par trouver ce grand nigaud de Ron attachant à force d’être incapable de comprendre ce que nous, lecteurs sagaces, savions depuis le début : qu’ils étaient fous amoureux l’un de l’autre et qu’ils finiraient forcément ensemble, mais quand ? Et quand ils sont enfin tombés dans les bras l’un de l’autre on a crié « enfiiiiiiin » comme des collégiennes (ce que nous ne sommes plus, et depuis un certain temps déjà). Trop choupinets ces deux-là.

Citation préférée : […] Harry se glissa dans la salle commune et retrouva Ron et Hermione qui se disputaient violemment, debout face à face, à trois mètres l’un de l’autre, le visage écarlate :
– Si ça ne te plaît pas, tu sais ce qu’il faudra faire, à l’avenir , criait Hermione.
Ses cheveux étaient défaits et les traits de son visage déformés par la fureur.
– Ah ouais ? Répliqua Ron en criant aussi for qu’elle. Et qu’est-ce qu’il faudra faire ?
– La prochaine fois qu’il y aura un bal, tu n’auras qu’à me demander d’y aller avec toi avant que quelqu’un d’autre le fasse à ta place et non pas au dernier moment parce que tu n’auras trouvé personne d’autre.
Ron ouvrit silencieusement la bouche, comme un poisson hors de l’eau, tandis qu’Hermione tournait les talons et montait quatre à quatre l’escalier qui menait au dortoir des filles. Ron se tourna vers Harry.
– Alors, ça…, bredouilla-t-il, l’air stupéfait, ça prouve que… elle n’a rien compris du tout…[…]
(Après le bal de Noël, la 1ère fois qu’Hermione et Ron se disputent au sujet de leurs sentiments, trop chou, on vous dit!)

Edmond Dantès/Comte de Monte-Cristo et Mercédès Herrera, Le Comte de Monte-Cristo de Alexandre Dumas

Le Comte de Monte-Cristo 1 Le Comte de Monte-Cristo 2
 
J’ai hésité entre jolie histoire ou pire histoire d’amour de la littérature… Edmond Dantés emprisonné à vie, elle se marie avec… l’un des ennemis de son ex fiancé (mais pas tout de suite, hein). Mais bon, elle l’aime encore, il ne l’a pas oubliée non plus, et quand il revient sous les traits du Comte de Monte-Cristo, elle le reconnaît instantanément. Et puis c’est un de mes romans préférés aussi en fait.

Citation préférée : «  – Ah ! Voici ma mère ! » s’écrira le vicomte.
En effet, Monte-Cristo, en se retournant vivement, vit Mme de Morcef à l’entrée de salon au seuil de la porte opposée à celle par laquelle était entré son mari : immobile et pâle, elle laissa, lorsque Monte-Cristo se retourna de son côté, tomber son bras qui, on ne sait pourquoi, s’était appuyé sur le chambranle doré ; […]. » (Mercédès revoit Edmond Dantés devenu le Comte de Monte-Cristo, et le reconnaît immédiatement. Alors que tous ses ennemis ne l’ont pas reconnu. C’est trop joli.)

Catherine et Heathcliffe, Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë

Les Hauts de Hurlevent
 
Autre couple emblématique de la littérature anglaise du XIXème siècle, l’histoire d’amour entre la compliquée Catherine et le cruel Heathcliffe sera elle aussi tragique par l’emprunte funeste que cet amour maudit laissera sur le sombre destin des personnages du roman, et ce sur plusieurs générations. Au cas où l’emploi des termes « funeste » « maudit », et « sombre » ne vous aurait pas suffi pour le deviner, on est loin de la bluette à l’eau de rose et ici l’amour est obsession, vengeance et folie, dans la plus pure tradition du romantisme littéraire.

Citation préférée : « Aussi ne saura-t-il jamais combien je l’aime. Je l’aime non parce qu’il est beau, Nelly, mais parce qu’il est plus moi-même que je ne le suis. Je ne sais de quoi l’âme est faite, mais la sienne et la mienne sont pareilles […]. » Catherine.

Chiyo / Sayuri et le Président, Geisha d’Arthur Golden

Geisha
 
Un roman magnifique (déjà), et une jolie histoire d’amour, pas trop présente dans le roman, mais qui commence lorsque Chiyo est petite fille (1er tiers du roman), quand elle rencontre pour la 1ère fois le Président (d’une société), et dure jusqu’à la fin du roman lorsqu’ils sont enfin réunis peuvent vivre leur histoire d’amour. Parce qu’il y a eu de nombreux obstacles. Entre temps, Chiyo est devenue Sayuri, une geisha célèbre – et magnifique, elle a entretenu des relations avec plusieurs hommes (en tant que geisha donc), notamment avec Nobu, qui est tombé amoureux de Sayuri et à qui le Président doit la vie (ce qui complique encore leur relation à elle et le Président), elle a affronté la jalousie des autres filles, la disparition des membres de sa famille. Et ils se sont croisés régulièrement, sans pouvoir se rapprocher. Mais toujours en s’aimant sincèrement. Bref, ils s’aiment et sont vraiment faits l’un pour l’autre, on adore.

Citation préférée : « – Regarde-moi, Sayuri.
J’aurais voulu lui obéir, mais je n’y parvins pas.
– C’est curieux, poursuivit-il, comme pour lui-même. Je me souviens d’une petite fille, qui m’a regardé dans les yeux. Et, à présent qu’elle est femme, elle n’en est plus capable ? » (Le Président à Sayuri, lorsqu’ils se retrouvent, à la fin du roman.)

Elle et lui, Hiroshima mon amour de Marguerite Duras

Hiroshima mon amour
 
Voilà pour moi la plus belle histoire d’amour : pas d’émoussement dans le quotidien puisqu’elle ne dure que quelques heures ! Une Française, un Japonais, on ne connaîtra pas leurs noms, se rencontrent à Hiroshima, en 1957. 12 ans après la fin de la guerre, c’est-à-dire 12 ans après le largage de la bombe qui a transformé la ville d’Hiroshima en poussière faisant 200 000 morts environ. Elle est actrice et tourne un film sur la Paix à Hiroshima. Elle va repartir en France, le tournage est terminé. Chacun de son côté est marié, a des enfants, et est heureux dans sa vie. Ils se rencontrent, ils s’aiment. Comment expliquer cela ? Eux-mêmes ne savent pas l’expliquer. Cet amour éphémère avec un étranger lui rappelle, à elle, un autre amour, son premier. Un Allemand. Pendant la guerre, à Nevers, en France, elle avait 20 ans, lui 24. Il a été tué. Elle a été tondue. Car elle a aimé un Allemand, au temps où c’était impossible, interdit… Elle a été enfermée dans une cave, elle est devenue folle dit-elle. Folle de chagrin, pour avoir perdu son grand amour. Elle n’est sortie de la cave que le jour d’Hiroshima, se mêlant à la foule en liesse. C’était le signal de la fin de la guerre. Lui, le Japonais, a perdu toute sa famille, à Hiroshima, le jour de la bombe. Il était à l’armée, il n’est pas mort. Hiroshima-au-Japon, Nevers-en-France. Les deux histoires se répondent, s’entremêlent. C’est un jour de commémoration à Hiroshima, devenue ville de la Paix. Les deux corps des amants, lisses, beaux, pleins de désir, semblent surgir du désastre des guerres, des massacres, des bombes, des corps détruits par la chaleur du nuage ou meurtris par la blessure d’amour. Comme si l’amour plus fort résonnait, surgissait, quoi qu’il arrive. Vont-ils s’oublier ? Vont-ils ne jamais se revoir ?

C’est aussi une histoire sur la mémoire de l’amour.

Citation préférée : « Elle :
« Je me doutais bien qu’un jour tu me tomberais dessus.
Je t’attendais dans une impatience sans borne, calme.
Dévore-moi. Déforme-moi à ton image afin qu’aucun autre, après toi, ne comprenne plus du tout le pourquoi de tant de désir. »

Jane Eyre et Edouard Rochester, Jane Eyre de Charlotte Brontë

Jane Eyre
 
Un couple qui pourrait paraître convenu : une jeune gouvernante, orpheline, pauvre, employée au service de M. Rochester, chargée de l’éducation d’Adèle, une enfant qu’il élève. Elle tombe amoureuse de son riche et aristocratique « maître ». Cet amour est partagé et il lui propose le mariage. A elle, la pauvre orpheline solitaire.

En première partie, le livre raconte l’histoire de Jane Eyre, la maltraitance, la tristesse de sa vie, en institution pour orphelines. Elle se forge une personnalité discrète, mais qu’on devine forte et très indépendante. Puis elle devient l’employée de M. Rochester et on voit son respect pour lui se transformer en amour. Lorsqu’il lui déclare être amoureux aussi et vouloir l’épouser, commence alors entre eux une relation où Jane tient les rênes. Pas question pour elle de se laisser séduire et soumettre. Peu habitué à ce qu’on lui tienne tête, M. Rochester comprend finalement et respecte ses exigences. Le mariage se prépare, il veut la couvrir de bijoux et de richesse, et elle, pure et sincère, ne se laisse pas acheter, souhaitant conserver son indépendance financière. Seulement, voilà : au moment du mariage, un homme arrive et dévoile que ce mariage ne peut avoir lieu car Edouard Rochester est déjà marié. C’est l’effondrement pour Jane. Oui, M. Rochester a une femme, depuis 15 ans, folle et enfermée dans une pièce de son château. Presque personne ne connaît son existence. Tout le monde croyait Edouard Rochester veuf. Il n’en est rien. Cette femme est bien vivante. M. Rochester s’en occupe, comme il peut. Il a souffert et souffre d’avoir été trompé par la famille de sa femme, qui lui a caché sa folie. Jane quitte le château, la mort dans l’âme. Elle ne peut rester. Elle vit une nouvelle vie, loin de là, auprès de cousins retrouvés, est institutrice, toujours indépendante, et, alors qu’elle s’apprête à partir en Inde avec son cousin missionnaire qu’elle aime d’amitié, elle ressent le besoin (une voix lui dit) de faire une visite au château de Edouard Rochester, dont elle n’a aucune nouvelle. Elle trouve un amas  de ruines. Un incendie provoqué par la folle a tout détruit. La femme de Rochester est morte, Rochester a eu les yeux brûlés dans l’incendie, en voulant sauver tous les habitants du château. Elle revient vers lui, pour vivre auprès de lui. Entre-temps, Jane a hérité de façon inattendue d’un lointain parent. Elle est donc dans une position financière d’égalité face à Rochester. Ils se marient.

Citation préférée : « Ah ! vous voilà, ma joyeuse alouette, s’écria-t-il. Venez à moi ; vous n’êtes pas partie ; vous n’avez pas disparu. Il y a une heure, j’ai entendu une de vos sœurs chanter dans les bois. Mais pour moi, son chant n’avait pas d’harmonie, de même que le soleil levant n’a pas de rayon pour moi ; mon oreille est insensible à toutes les mélodies de la terre, et n’aime que la voix de ma Jane. Heureusement qu’elle se fait souvent entendre. Sa présence est le seul rayon qui puisse me réchauffer. » Qui n’a pas rêvé d’être accueillie ainsi par son amoureux ?? Une vie de femme émancipée et très moderne, forte, écrite par Charlotte Brontë, auteure du milieu du XIXème siècle anglais, conventionnel et corseté, où travailler, pour une femme, est fort mal considéré. Et le récit d’un amour qui traverse le temps, unique, irremplaçable!!

Rédigé par

Marie-Aube

Rédactrice web et print indépendante depuis plus de 10 ans, auteure et blogueuse, passionnée par l’écriture. So What ? est mon blog, engagé, féminin, créatif, drôle et sérieux.