L’élégante chanteuse et actrice a soufflé ses 40 ans le 20 mai dernier (2013). L’occasion de revenir sur le parcours d’une artiste réservée mais audacieuse, qui a commencé sa double carrière très jeune.

 

Star à l’adolescence

Si Elsa Lunghini débute au cinéma à l’âge de 7 ans auprès d’acteurs renommés comme Romy Schneider et Michel Serrault, c’est la chanson qui fait d’elle une vedette dès 1986. Son premier tube est « T’en va pas », la bande originale du film « La Femme de ma vie » dans lequel elle joue. Elsa a alors 13 ans.

Elle deviendra pour beaucoup la romantique introvertie à la voix cristalline, souvent présentée par les médias comme une concurrente de Vanessa Paradis.

Puis vers 18-19 ans, sans doute lassée de cette image de petite fille sage qui ne lui correspond pas, elle opte pour un changement de look et de style. Et apparaît aux côtés d’Alain Delon dans « Le Retour de Casanova » en 1992. Le film sera un échec commercial et critique. Mais l’artiste aura d’autres projets, plus personnels.

Maman à 21 ans et auteure

À 21 ans, Elsa devient la maman épanouie d’un petit garçon dont le papa est Peter Kröner, un chanteur allemand.

Elsa la discrète, qui ne joue plus à la lolita, profite de cette pause professionnelle pour pouponner et écrire. À 23 ans, elle revient avec un album folk intitulé « Chaque jour est un long chemin », auquel son père – l’un des compositeurs de la plupart de ses succès – participera moins cette fois. Elle signe ou adapte tous les textes. Elsa se veut mature, à la fois inquiète et sereine. Les critiques sont excellentes. Cependant sa maison de disques n’adhère pas vraiment, et ne souhaite pas selon la chanteuse défendre cet opus. S’ensuit un procès qui l’empêchera de travailler au final pendant presque 8 ans, et qu’elle gagnera.

Durant toutes ces années, on ne la verra donc que très rarement sur nos écrans. C’est pourtant à un concert télévisé des Enfoirés en 1999 que la jolie brune rencontrera le footballeur Bixente Lizarazu. Un coup de foudre et une nouvelle histoire d’amour pour la jeune femme.

Une femme sincère et passionnée

En 2004, à 31 ans Elsa sort « De lave et de sève », après une très longue absence musicale pour ses admirateurs. Un album plutôt sombre aux sonorités pop-rock, où on peut noter les collaborations d’Asher Ash et de Benjamin Biolay. Elle a écrit ici quelques titres et confirme des talents d’auteure. Malgré une bonne couverture médiatique et un prix d’interprétation féminine pour le clip de « Mon amour », le grand public n’accroche pas. La chanteuse donnera quatre concerts en 2005 à l’Européen, et en tirera une captation live.

La belle s’éloigne de la chanson, et tourne plus de téléfilms dont l’adaptation du roman « Où es-tu ? » de Marc Levy.

Elsa Lunghini revient à la musique en 2008 avec un album éponyme. Elle choisit ce moment pour reprendre son nom de famille en tant qu’artiste. Une « rentrée » réussie mais confidentielle avec des mélodies douces. Ce CD plus acoustique que le précédent, composé et écrit en grande partie par l’ex-punk Emmanuel Da Silva, est pourtant pour certains un pur bijou.

L’interprète, lucide et à fleur de peau, aime toujours chanter sur la vie amoureuse et ses désillusions. Elle, qui s’est séparée de son compagnon.

Sa tournée est entre-temps annulée, mais Elsa ne désarme pas. Fait nouveau, elle décide d’être comédienne notamment pour divers courts-métrages. Et obtient plusieurs récompenses comme celle de la meilleure actrice au Saint Andrews Film Festival au Canada, mais dont la presse française parlera très peu.

Ses envies et projets

En janvier 2013, après 20 ans d’absence au cinéma, c’était son retour sur grand écran dans le film « Pauvre Richard » de Malik Chibane. Une comédie qui n’a pas eu le succès populaire escompté, mais qui lui a permis de jouer dans un registre différent.

Elsa Lunghini disait récemment avoir commencé l’écriture d’un scénario de long-métrage, et un projet de disque. Elle évoquait alors les difficultés de la profession d’artiste (Radio Béton, 2012). Malgré cela, la jeune femme fourmille encore d’idées.

« Je suis émerveillée par mon métier », confiait-elle à un journaliste de France-Soir lors de la sortie de son dernier album. Sa passion semble toujours intacte.