On voulait mettre en avant un art martial peu médiatisé  en France, le KungFu. Le Kung Fu est pourtant une activité très intéressante à plusieurs points de vue, persévérance, rigueur, travail sur soi, etc. Nous avons interviewé une jeune femme pratiquant le Kung Fu depuis l’âge de 5 ans pour vous parler de cette activité vue de l’intérieur.


 
Mais qui est Juliette Vauchez… ????
 
Noms/prénoms/pseudos: Juliette Vauchez
Date de naissance: 12/12/1997
Lieu de naissance: Bordeaux
Situation familiale: Privé !
Etude: Prépa intégrée Cycle Préparatoire de Bordeaux en biologie
Signe particulier: Grain de beauté sur la joue gauche
 
Pour vous connaître un peu mieux…
 
So What ?: Quel est votre chanteur/chanteuse/groupe de musique préféré et pourquoi ?
Juliette Vauchez : Je n’ai pas spécialement de groupes ou de chanteurs préférés, ça dépend de l’humeur du jour ! Ça peut aller du métal (Skindred par exemple), aux chansons plus commerciales (Radioactive de Imagine dragons), en passant par du Reggae ou des trucs plus doux.

S.W.?: Quel est votre film préféré et pourquoi ?
J.V. : Je n’ai pas vraiment de film préféré, comme pour les musiques ça dépend de l’humeur, du scénario etc … J’aime aussi bien les films d’action que d’amour, les histoires fantastiques que celles plus terre à terre, ou encore les films à propos des nouvelles technologies. Sans dire que c’est mon film préféré par exemple, j’ai beaucoup aimé « Her ». Et les séries c’est bien sympa aussi !

S.W.?: Quel est votre livre préféré et pourquoi ?
J.V. : « Pour un jour avec toi » de Gayle Forman qui offre une très belle vision de la vie et de l’amour.

S.W.?: Avez-vous une petite manie/habitude ?
J.V. : Être en retard …

S.W.?: Quel est votre guilty pleasure/petit plaisir (pas forcément sexuel hein ?!) ?
J.V. : Le chocolaaat !

 
A propos de votre passion, le kung-fu…
 
S.W.?: Comment vous est venue l’idée de pratiquer cet art martial ?
J.V. : Mon père a fait du Kung Fu quand il était adolescent, et du coup quand un ami à lui qui pratiquait dans un club de Bordeaux a voulu inscrire sa fille du même âge que moi, mon père m’a proposé aussi. J’aimais beaucoup faire du sport et ça a été une très bonne nouvelle expérience. Mon amie a arrêté assez rapidement tandis que j’ai beaucoup accroché.

S.W.?: Quelles ont été vos motivations?
J.V. : Au début juste le loisir de faire du sport puis petit à petit le plaisir du progrès. Dans les moments plus durs, comme il y en a toujours lorsqu’on pratique un sport à ce niveau, les amis et la bonne ambiance du club aident à se motiver.

S.W.?: Vous avez commencé à pratiquer très jeune cette art martial. Racontez-nous vos tout débuts quand vous vous êtes lancée.
J.V. : Je ne me souviens que quand on arrivait en retard on devait faire la chaise contre le mur et que ça me faisait stresser. Je jouais au loup avec un enfant de mon âge avant et après le cours (et on a continué longtemps !). Sinon j’ai le souvenir de m’impliquer dur et de faire attention à chaque position.

S.W.?: La compétition fait partie de la discipline, nous avons appris que vous êtes partie en Indonésie du 14 au 18 novembre dernier afin de participer aux Championnats du monde de Kung-fu sous les couleurs de la France ? Pouvez-vous nous expliquer votre préparation (à quoi ressemble une semaine d’entraînement pour arriver à être prête au moment T) ?
J.V. : Il est important de bien dormir et de se reposer correctement, encore plus avant une compétition, ainsi que de manger sainement (cela entre en compte dans la préparation physique). On fait en général 1 entraînement par jour durant la dernière semaine avant l’échéance, et cet entraînement se déroule de la façon suivante : 10-15mn d’échauffement, 10mn d’étirement, 10mn de bases (jetés de jambes avec mouvements de du tao qui vont avec), 10-15mn de sauts et on termine par 15-20mn de passage de petits morceaux de tao ou de parties (à savoir qu’un tao est divisé en 4 parties, comprenant de la technique et des sauts). Il est nécessaire de se poser un peu avant le passage final pour se concentrer et après c’est parti, 1mn20 de simulation de compétition, avec le passage de l’enchaînement qui sera présenté le jour J. En fonction des entraînements on peut choisir de refaire un passage de la même catégorie ou encore de changer d’arme.
Les entraînements se raccourcissent et gagnent en intensité. En 1h30 on fait une simulation de compétition et on passe un ou deux enchaînements. Moins de conseils sont donnés, pour ne pas embrouiller l’athlète et le but est la répétition de mouvements.

S.W.?: Comment se sont déroulés ces championnats pour vous ?
J.V. : Plutôt bien, mais je n’ai pas fait de « sans faute » à mon niveau donc j’attends les prochains pour faire encore mieux ! Ma meilleure performance était en mains nues, ma « priorité » sachant que je m’entraînais sur cet enchaînement depuis plus longtemps.

S.W.?: Pouvez-vous nous expliquer comment s’organise une compétition, y-a-t-il des combats, … ?
J.V. : Il y a deux parties en compétition : une partie technique où l’on exécute une chorégraphie martiale, le « taolu », c’est dans cette catégorie que je concours. Mais il y a aussi des combats oui, avec une partie « sanda ». En général en club on commence par les deux puis on se spécialise. Les deux épreuves se déroulent l’une à côté de l’autre simultanément, sur deux surfaces différentes : une plate-forme de combat et un tapis bleu pour les taolus. Il y a des juges pour le taolu et d’autres pour le sanda : les deux épreuves étant quand même bien différentes et distintes. Ils comptent les touches pour le combat et notent à la fois la propreté technique (positions, équilibres, …), les difficultés (sauts, lancés d’arme ..) et l’impression générale pour la partie technique (esthétique, style).

S.W.?: Parmi ces trois disciplines l’épée, la main nue et la lance, laquelle préférez-vous ?
J.V. : Les trois sont top ! Mais je préfère l’épée quand même, c’est vraiment une arme que je trouve élégante et agréable à pratiquer.

S.W.?: 3 choses que vous aimez en kung-fu :
J.V. : défier l’apesanteur avec les sauts, le côté impressionnant de la discipline et la grosse marge de progression possible.

S.W.?: 3 choses que vous n’aimez pas en kung-fu :
J.V. : Bosser le cardio, la muscu essentielle et … et pas grand chose d’autre en fait ahah.

S.W.?: Les réactions les plus drôles ou marquantes quand vous parlez de votre pratique
J.V. : « Tu me fais une prise ? » ou encore « Wooow mais faut pas t’embêter toi hein ! » sont les réactions les plus fréquentes, mais je dirais que les réactions les plus intéressantes sont quand les gens connaissent un peu. Et ce qui fait le plus plaisir c’est quand les gens qui ne connaissent pas s’intéressent posent des questions.

S.W.?: Pensez-vous continuer à pratiquer cet art martial tout le long de la vie, voire même de l’enseigner… ?
J.V. : Très certainement oui, ou en tout cas c’est ce que je souhaite vraiment ! Et quand je serai trop âgée pour la compétition, je continuerai encore à transmettre et à faire des démos. Quand on s’y met et qu’on accroche, on ne s’en sort pas si facilement !

S.W.?: Une question relative à la médiatisation du Kung-fu, à votre avis, qu’est-ce qui manque à cet art martial pour mieux se faire connaître du grand public ?
J.V. : Je pense qu’il y a beaucoup de catégories (âges, armes, taolus imposés ou libres, fille-garçons) et que ça peut lui faire un peu défaut. Puis après il faut sûrement du temps, sa médiatisation commence juste !

S.W.?: Et concernant la pratique féminine, selon vous, y-a-t-il beaucoup d’efforts entrepris pour que les femmes s’investissent plus dans la discipline ?
J.V. : Il n’y a déjà pas beaucoup de pratiquants, donc forcément pas beaucoup de filles … Je ne sais pas s’il y a des efforts particuliers mais en tout cas il n’y a pas de discrimination : tout le monde peut s’investir et s’entraîner à fond, le sport fait le reste ahah ! Mais il y a de la place pour les filles (petites catégories de 3-4 personnes) En France comme ce sport est peu répandu, il n’y a en effet pas beaucoup de monde dans les catégories) donc si ça vous intéresse foncez !

 
A propos d’autres projets!
 
S.W.?: Quels sont vos projets pour le futur, sportifs et autres ?
J.V. : Finir mes études déjà, et passer des diplômes pour pouvoir enseigner le kung-fu. Le but étant à long terme d’arriver à continuer de concilier les 2.

S.W.?: Voulez-vous ajouter quelque chose ?
J.V. : Le kung-fu c’est top, un sport très complet et plein de valeurs, il y a toujours moyen de s’améliorer et de profiter à fond. Sport magnifique aussi bien à pratiquer, qu’à regarder et à partager.
Instant propagande : faites du kung fu et on se retrouve en compétition !

S.W.?: Merci Juliette pour cette interview, bonne continuation notamment pour les prochaines compétitions à venir !

Bientôt un article sur le Kung Fu vu par un professeur.

Si vous êtes sur Bordeaux, vous pouvez venir pratiquer le Kung Fu au Petit Institut de Chine situé 14 Cours Le Rouzic 33100 Bordeaux

Photos: © Etienne Laurent, Nick Hanoatubun, FFWaemc, Jérôme Quéré

Rédigé par

Arnaud

Ancien prof de sport, animateur et éducateur sportif, j'ai écrit plusieurs livres à destination des animateurs. Je suis aujourd'hui professeur des écoles.